mercredi 15 septembre 2010

Hier soir, j'ai vu ... Piranha 3D

Alors que Spring Break pointe son nez, des hordes d'étudiants américains se donnent rendez-vous au Victoria Lake pour un week-end de beuveries. Alors qu'un petit tremblement de terre crée une faille au fond du lac, des piranhas datant du mésozoïque (ère secondaire ou ère des reptiles) font leur apparition. La suite vous la connaissez : la sea va virer au rouge, le sex va en prendre un coup et le blood va gicler. Le sous-titre du film, allusion non dissimulée à la chanson de Gainsbourg, est un peu facile mais tellement à la hauteur des ambitions de Alexandre Aja (réalisateur français expatrié aux States et auteur notamment de La colline a des yeux). En effet, Aja semble assumer complètement son histoire (des bimbos et des mister muscle se faisant dévorés par des piranhas affamés) et c'est un bon début pour ce néo-spécialiste du film frisson. Mais n'est pas Spielberg qui veut. Piranha même s'il fait référence aux plus grands films du genre (il est d'ailleurs le remake du film éponyme de Joe Dante de 1978), il ne joue pas dans la même cour que Les dents de la mer par exemple. Là où le film de Spielberg faisait monter l'angoisse sans jamais tomber dans la facilité et l'humour, Aja ne fait que ça : on rigole et on assume, et puis c'est tout. Du coup, on passe un vrai bon moment. L'amusement de voir tous les hommages rendus à la culture ciné des années 80 ajoute au film ce côté mi-kitsch, mi-culte. Aja a même poussé le vice jusqu'à donner l'impression que l'affiche de son film sort tout droit d'un vieux magazine de cinéma genre L'écran fantastique : on y voit les marques de pliures. C'est donc le film d'un trentenaire français qui montre ici tout son amour du cinéma pop-corn (Les dents de la mer, Retour vers le futur, etc.) et donc une certaine culture dans laquelle on se reconnaît ... ou pas. Au fait, je n'ai pas parlé de la 3D : il n'y rien à dire car une fois de plus, elle est très décevante.

vendredi 3 septembre 2010

Hier soir, j'ai vu ... Commando

Commando de Mark L. Lester est le 5ème film "notable" dans la filmographie de Arnold Schwarzenegger après les 2 Conan, Terminator et Kalidor. Jouissant déjà d'une grande popularité, Schwarzy porte sans peine ce film de série B devenu, pour certains, culte depuis. Voyez plutôt : John Matrix (Schwarzy) est un ex-marine jouant les bons pères de famille avec sa jeune fille (Alyssa Milano). Contacté par d'anciens collègues pour remplir un contrat, il refuse. C'est alors que sa fille est capturée : elle lui sera rendue uniquement s'il remplit son contrat. Mais kidnapper la fille de Schwarzenegger n'est vraiment pas une bonne idée et les méchants (on peut les appeler comme ça) vont l'apprendre à leurs dépends. Ok : dans ce film, notre héros autrichien n'est pas content. Il dégomme à tout va, sans pause et sans état d'âme. Mais ce qui est curieux, c'est qu'alors qu'il n'en est qu'à son 5ème film, se dessine déjà ce côté "humour", toute proportion gardée, qu'il exploitera davantage par la suite. Quoi qu'il en soit, le film est quand même bien ... chiant : les années 90 puis 2000 sont passées par là. Alors les scènes de combats agrémentées d'une musique qui ne s'arrête presque jamais pendant 1h et demie, c'est très, très lourd. Mais voilà, il fallait bien passer par là pour que la légende Schwarzy se fasse car quoi qu'en pensent ses détracteurs, M. Univers est une légende. Enfin, pour la petite histoire, avant de s'appeler Commando, le film a faillit s'appeler "Matrix"...

Hier soir, j'ai vu ... Le couperet

Véritable film immoral, Le couperet de Costa-Gavras est un petit bijou teint de noir et de pessimisme. Tiré d'un roman de Donald Westlake (The Ax), Costa-Gavras décrit les dérives de notre société capitaliste, obsédée par la productivité et le gain. Bruno Davert (excellent José Garcia) a 40 ans. Cadre supérieur dans une usine de papier, il est licencié suite à la délocalisation de son entreprise. Ne parvenant pas à retrouver un travail dans sa branche, il entreprend d'éliminer tous les concurrents potentiels qui comme lui cherchent un emploi dans le papier. Bien qu'irréaliste, cette histoire montre tous le désarroi d'un quadragénaire dont le travail est une forme de reconnaissance. Ne plus être reconnu à 40 ans peut avoir des effets bien pire que lorsque l'on a 25 ans. La réalité bien qu'inversée n'est pas rose : il suffit de voir le nombre de suicides sur les lieux de travail. Costa-Gavras signe donc un vrai brûlot contre notre société qui n'hésite pas à sacrifier des hommes et des femmes qui ont tant donné pour leur entreprise et cela pendant tant d'années. La chute est rude pour eux, comme elle l'est pour Bruno. L'acceptation d'une telle situation n'est pas concevable et les mensonges et autres ruses deviennent peu à peu le quotidien du personnage principal... jusqu'à commettre l'irréparable. Voir Le couperet c'est prendre conscience d'un certaine animalité de l'homme dans un monde qui le traite comme tel : alors fable méthaphorique ou film d'anticipation ?

mercredi 1 septembre 2010

Hier soir, j'ai vu ... Démineurs (The hurt locker)

Démineurs raconte la vie quotidienne de l'équipe de déminage américaine pendant le guerre en Irak. Alors que le sergent en cours se fait tuer lors d'un déminage périlleux, il est remplacé par le sergent James, véritable tête brulée qui n'a peur de rien et qui ne vit que pour l'adrénaline que lui procure son métier. En vérité, James est un drogué, complètement dépendant au déminage, quitte à prendre des risques inconsidérés et surtout à les faire prendre à son équipe qui vient à le rejetter de plus en plus. Extrêmement bien reçu par la critique, le nouveau film de Kathryn Bigelow (Point Break, Strange days) a le mérite de compléter ce tableau sombre composé de différents films sur la guerre en Irak et ses dérives pour ceux qui la vivent (Jarhead, Green Zone...). Quand on voit les effets de bord que cette guerre a notamment sur le taux de suicide des ex-marines, on peut être certain que d'autres films vont suivre. Néanmoins, là où Jarhead de Sam Mendes fait véritablement ressentir l'inutilité de cette guerre à travers l'ennui de ses hommes, Démineurs navigue sur d'autres courants. La guerre est bien là : il y a des bombes, et il faut bien lutter contre cela. Des hommes qui vivent pour la guerre, il y en a sûrement des tas dans les rangs de l'armée US. Mais ce qui serait intéressant, c'est de savoir comment ils en arrivent là. Dans Démineurs, James (Jeremy Renner) est addict à la guerre. Les quelques scènes avec sa famille le démontrent. Mais Kathryn Bigelow passe à côté de son sujet quand elle préfère décortiquer minutieusement un déminage plutôt que de s'attarder sur les émotions des soldats. C'est donc avec une certaine déception que j'ai pu découvrir l'un des deux lauréats des derniers Oscars (6 récoltés), l'autre étant Avatar de James Cameron, ex-mari de Bigelow.

lundi 30 août 2010

Hier soir, j'ai vu ... L'arnacoeur


Alex est un briseur de couples professionnel. Et Alex est très doué dans son métier. Sa nouvelle cible est Juliette Van Der Beck, riche et belle jeune femme. Juliette doit se marier dans une semaine avec un riche aristocrate. Mais M. Van Der Beck père n'approuve pas cet union et fait donc appel aux services d'Alex. Mais la tâche va se révéler plus ardue que d'habitude ... Alex c'est Romain Duris : comédien au top de son potentiel comique. Il est vraiment drôle dans ce rôle d'arnacoeur sans émotion et sans pitié pour ses victimes. Il faut voir les scènes où il se fait pleurer pour attendrir sa "cible" ! Juliette c'est Vanessa Paradis. A eux deux, il forme un joli couple "à la française" et assurent dans cette comédie enlevée. Mais il ne faut pas oublier nos deux seconds rôles tenus par deux comiques qui montent : Julie Ferrier et François Damien. Ils composent avec Alex, le trio de cette mini-société spécialisée dans les couples à briser. On passe véritablement un bon moment avec L'arnacoeur et ceci est en grande partie due aux talents de son acteur principal qui n'a rien du comédien lisse et conventionnel. Il jouit encore aujourd'hui de son image de jeune homme libre, provocateur mais néanmoins intelligent dont il s'est emparé depuis Le péril jeune. Un vrai bon moment.

samedi 28 août 2010

Hier soir, j'ai vu ... LOL (Laughing out loud)

Plus gros succès français de l'année 2009, LOL qui signifie "mort de rire" en langage MSN est aussi le surnom de Lola, la jeune héroïne du film. Réalisé par Lisa Azuelos (Comme t'y es belle), LOL réunit Sophie Marceau dans le rôle de la mère et Christa Théret dans celui de l'ado de 16 ans. Ce film raconte l'histoire de Lola à travers ses amis, son lycée, ses amours, sa première fois et tous ses doutes. Parallèlement à cette histoire, il y a aussi celle de sa mère confrontée à l'évolution de sa fille mais peinant aussi à gérer sa propre vie, ses propres amours. Ces deux portraits faits d'engueulades et de câlins (ou 'k lin' pour les connaisseurs) doivent rappeler pas mal de choses aux parents d'adolescents. Et Lisa Azuelos dépeint avec énergie et humour la génération 15 - 18 ans sans épargner au passage les parents. LOL est avant tout une comédie : on n'est pas là pour se faire mal à la tête. Par contre, il présente ici et là des situations véritables qui peuvent paraître un peu folle mais qui existent souvent de manière bien pire dans la réalité. D'ailleurs, il en profite pour donner quelques leçons de morale sur la drogue, les sorties etc... mais c'est sans compter sur le ton mordant de Azuelos qui donne tout de même un bout d'explication quant à certains agissements de Lola : et si avant d'engueuler leurs ados, les parents se regardaient dans une glace et réfléchissaient à certains de leurs propres comportements ... d'ado ?

vendredi 27 août 2010

Hier soir, j'ai vu ... Rocky 3, l'oeil du tigre (Rocky III)

Ce 3ème opus des aventures de Rocky Balboa est sans doute l'un des meilleurs, après l'oscarisé premier épisode. Rocky (Sylvester Stallone) est champion du monde après sa victoire inoubliable contre son adversaire de toujours Apollo Creed (Carl Weathers, Predator). Désormais au sommet, Rocky est partout : à la télévision, dans des pubs, faisant des matchs de charités ou inaugurant sa statue à Philadelphie. Délaissant peu à peu l'entraînement, les challengers eux, continuent les combats. L'un d'entre eux, devenu n°1 mondial, défie l'Etalon italien de remettre son titre en jeu. D'abord hésitant, Rocky va accepter cet ultime combat. Bien que ce ne soit qu'un nouvel épisode de la saga Rocky, Rocky III possède des atouts. Tout d'abord, des acteurs charismatiques avec une mention spéciale pour le méchant : Clubber Lang incarné par le célèbre Mister T fait vraiment peur dans son rôle de boxeur énervé. Mister T, star des années 80, rendu célèbre grâce à la série Agence tous risques, apporte à ce film ce caractère culte. Ensuite, le thème musical, à peine démodé, apporte un punch et une énergie débordante : Eyes of the tiger du groupe Survivor, ne vous est sûrement pas inconnu. Enfin, l'histoire de ce héros national arrivé au sommet puis chutant avant de douter de lui-même est l'histoire même de ce rêve américain tel que Stallone a pu le vivre. Et en regardant les combats (toujours) magistralement orchestrés et filmés, l'envie de voir gagner Rocky est toujours intacte après 3 films : Rocky III est un vrai plaisir coupable fait de sueur, de coups et de sang.

jeudi 26 août 2010

Hier soir, j'ai vu ... Twelve and holding

Twelve and holding sorti en 2006 et proposé par Arte cette semaine est un petit bijou. Réalisé par Michael Cuesta (réalisateur américain de séries telles que Dexter ou Six pieds sous terre), il raconte, à travers l'histoire de 3 personnages, les expériences et les émotions d'enfants de 12 ans aux portes de l'adolescence. Jacob, Malee et Leonard sont 3 copains qui, à la mort du frère jumeau de Jacob, vont être confrontés à des sentiments aussi brutals qu'inattendus : c'est la passage du monde insouciant de l'enfance à celui difficile de l'adolescence. Le réalisateur filme à merveille cette histoire à mi-chemin entre conte et réalité saisissante. En tant qu'adulte, on y retrouve nos peurs, nos fantasmes et nos premières envies d'indépendance. Tour à tour, Jacob, Malee et Leonard sont confrontés à la vengeance, la peur de la mort, l'émoi amoureux, le rejet du corps puis des parents. Ce film fourmille de sujets sur l'enfance qui pourraient, à eux seuls, faire l'objet d'un film. Cuesta réussit tout de même à trouver l'équilibre sans se perdre dans les poncifs du genre et à ainsi créer un climat aussi tendu qu'attachant. Certains moments font rire, d'autres sont une vraie critique d'un certain modèle parental (famille monoparentale, malbouffe..). Les jeunes acteurs sont géniaux et offrent aux spectateurs la possibilité de se questionner sur le sens que chaque parent souhaite donner à l'éducation mais aussi à l'alimentation, le soutien et l'amour apportés à leurs enfants. Ce film laisse des marques mais il peut-être parfois utile de se faire mal, non ?

mercredi 4 août 2010

Hier soir, j'ai vu ... Public Enemies

Au début des années 30 aux Etats-Unis, John Dillinger est l'ennemi public n°1. Célèbre braqueur de banques dans le pur style gentleman, il est poursuivi par un agent du FBI acharné nommé Melvin Purvis (Christian Bale). Dillinger amorce donc son ascension à coups de braquages, d'évasions et de relations avec la pègre du moment. Mais sa rencontre avec une française Billie Frechette (Marion Cotillard) va forcément le fragiliser. Arrêté à nouveau puis s'évadant, il est finalement rejetté par ses anciens compagnons qui voit en lui une menace à leur business. Ne lui restant plus que l'amour de sa vie, bien qu'elle soit surveillée par le FBI, il va tout tenter pour la retrouver. Dillinger, déjà porté à l'écran, est interprété ici par l'impeccable et propret Johnny Depp. Ce film de Michael Mann (Le dernier des Mohicans, Collateral) rend tout d'abord hommage aux films de gangsters des années 40 : le style est pur et romancé. Il filme Dillinger de telle sorte que l'on ne peut que s'attacher à lui (surtout quand on le voit pleurer pour sa douce même si on la vu braquer un peu plus tôt...). Malgré l'hommage, on reconnait d'emblée la patte de Mann qui offre un véritable film d'action où les hommes sont valeureux et les femmes des faires valoirs (voir Heat). Public Enemies se regarde donc bien, Michael Mann réussissant à moderniser une histoire vraie des années 30. A noter que cette histoire marque le début du FBI moderne qui dû mettre des moyens spectaculaires pour lutter contre le crime et les criminels qui pullulaient à l'époque. En effet, la loi empêchait la police de poursuivre des criminels ayant fuis dans un autre état. Avec l'arrivée du FBI, les fédéraux pouvaient à présent parcourir les USA et travailler à l'éradication de la criminalité. Dillinger n'en réchappera pas : il meurt en 1934 à 31 ans.

dimanche 1 août 2010

Hier soir, j'ai vu ... Vol au-dessus d'un nid de coucou (One flew over the cuckoo's nest)

Vol au-dessus d'un nid de coucou de Milos Forman (Amadeus, Hair) sort en 1975, récolte 5 Oscar et apparaît régulièrement en tête des meilleurs films de tous les temps dans divers classements. Il faut dire que cette adaptation d'un roman de Ken Kesey est un véritable électrochoc. Pour échapper à la prison, McMurphy - magnifiquement interprété par Jack Nicholson - se fait interner chez les fous (cuckoo désignant une personne mentalement dérangée). Croyant débuter une période de farniente loin des cellules des prisons, McMurphy va découvrir un monde de solitude et de détresse. Pour redonner goût à la vie aux patients et mettre à mal les règles strictes de l'infirmière en chef Miss Ratched (Louise Fletcher), il va entreprendre une série d'actions, de revendications et de rapprochements auprès de Martini, Billy Bibbit ou le géant indien, autant de personnages attachants et qui n'ont plus leur place dans la société. Le sujet de ce film est dur et beaucoup de scènes le sont tout autant. L'envie de sourire est pourtant souvent présente, et l'émotion est palpable. En découvrant ce monde, McMurphy décide de s'y intégrer, d'aider chacun d'eux en leur apportant, à sa manière, un peu de ce qui se passe dans la vraie vie. Son attitude va à l'encontre de l'insitut psychiatrique qui met en place des rythmes de vie stricts et de la médication à outrance. Il devient alors troublant de sentir McMurphy devenir peu à peu l'un des leurs : un forme de sacrifice inattendue. Enfin, si l'on devait retenir une seule scène de ce film inoubliable, ce serait celle de la simulation du match de base-ball : on y voit un Jack Nicholson (déjà) au sommet de son art et transmettant au spectateur une émotion épidermique.

Voir la scène mythique :

jeudi 29 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Inception

Le nouveau film de Christopher Nolan est un bijou scénaristique peaufiné, selon lui, pendant 10 ans. Dom Cobb (Leonardo DiCaprio) est un extracteur c'est-à-dire qu'il maîtrise la capacité de dérober des informations personnelles et stratégiques en se baladant dans les rêves de sa "victime". En général, ses victimes sont de riches industriels et des hommes puissants, et lui est employé par des rivaux pour effectuer son larçin. Mis à l'écart de sa famille, il a la possibilité de se racheter s'il effectue une nouvelle mission un peu différente de ce qui fait sa renommée. Il lui est proposé d'intégrer une idée dans l'esprit de quelqu'un - l'inception - mission plus difficile et plus dangereuse que l'extraction. Avec une équipe de spécialiste, Dom Cobb va se projeter au plus près de l'insconcient et du rêve. La majorité du film se passe dans les rêves des personnages. Ces rêves sont partagés : plusieurs héros de l'équipe participent de façon consciente au même rêve d'un "client" qui lui ne se doute de rien. Ces rêves sont conçus par un architecte (Ellen Page, Juno) : le client est donc baladé dans des décors (connus des spécialistes) dans lesquels viennent se projeter les images du subconscient du rêveur principal. Tout cela a de quoi nous faire perdre le fil. Mais Nolan gère à la perfection son scénario sans perdre le spectateur dans les lymbes abyssales. Tout semble facile pour Dom Cobb mais c'est sans compter sur son propre subconscient qui vient mettre à mal la mission. En effet, sa propre femme, interprétée par Marion Cotillard (La Môme), survient souvent au détour des missions et fait perdre à Cobb l'objectif principal. Ces apparitions sont dignes des plus grands suspenses; Nolan réusissant au final l'un des plus grands films du genre depuis longtemps. Quant à la toute dernière scène, c'est sûr, elle va faire parler : alors, selon vous, rêve ou réalité ?

mercredi 28 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... The dark knight

On avait laissé Batman, nouveau gardien de Gotham City, une carte de jeu dans la main représentant le Joker... The Dark Knight, toujours réalisé par l'excellent Christophe Nolan (Memento, Insomnia) raconte la lutte sans merci entre Bruce "Batman" Wayne et le Joker interprété par l'incroyable et regretté Heath Ledger. Si vous vous attendez à voir un remake du Batman de Tim Burton alors vous allez être surpris. Alors que le film de Burton était d'un sombre novateur et tellement adapté à la personnalité du héros, la version de Nolan est tout aussi sombre mais aussi d'une grande violence. Batman trouve en Joker son rival la plus magistral; l'un mettant à nu le coté le plus sombre de l'autre. On est loin de l'idée du Batman valeureux, qui n'a peur de rien. Ici, malgré ses talents, il a ses faiblesses et notamment, son amour impossible pour Rachel (Maggie Gyllenhaal). Il a ses échecs aussi et la fin du film ne lui épargne rien. Christopher Nolan ne nous propose aucun temps mort : le film va vite, les scènes d'action se succédant sans pause sur près de 2h30. Le film pourrait d'ailleurs s'arrêter plus tôt mais ce serait sans préparer la naissance d'un nouveau personnage : Double-Face qui nous offre là, un visage ... plutôt effrayant. Ce dernier sera sans aucun doute exploité dans une prochaine suite. Bref, ce film est un concentré d'action proposant plusieurs histoires en un film ce qui en fait sa richesse, posant ainsi les bases d'une nouvelle et longue franchise pour Warner Bros.

lundi 26 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Le premier qui l'a dit (Mine vaganti)

Nouvelle comédie italienne dans la lignée de l'excellent Juste un baiser (Gabriele Muccino), Le premier qui l'a dit a ses qualités et ses défauts. Côté qualité, le scénario donne l'eau à la bouche : Tommaso (Riccardo Scamarcio), benjamin d'une riche famille italienne qui a fait sa fortune dans la fabrication de pâtes, a décidé de révéler, lors du prochain dîner en famille, son homosexualité. Il est d'ailleurs prêt à endurer la réactions de ses parents; cela gâchant, en plus, ses chances de prendre un jour la place de son père : son cauchemar par dessus tout. Durant ce fameux dîner et contre toute attente, c'est le frère aîner Antonio, mis plus tôt dans la confidence de ce qu'allait tenter son frère, qui révèle sa propre homosexualité. Vu la réaction du père, Tommaso est coincé et ravale son coming-out. Une série de quiproquos et d'explications familiales vont se succéder... Le film commence donc en mettant la barre très haut question surprise scénaristique. De plus, le sujet sur la rivalité fraternelle est intéressante : aucun ne veut travailler dans la fabrique de pâtes, chacun étant devenu inconsciemment l'opposé de ce que leurs parents imaginaient. Coté défaut, certains passages viennent plomber cette analyse familiale que Ferzan Ozpetek tente de nous dépeindre. En effet, les scènes où les copains "fofolles" de Tommaso débarquent font tomber le film dans les clichés homosexuels habituels : le réalisateur auraient pu se passer de cela. Néanmoins, il reste de beaux moments à ce film original : voir le coming-out littéraire inattendu ou le suicide sucré.

samedi 24 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Le dernier métro

Célèbre film utra-récompensé (10 César) de François Truffaut (Les 440 coups, Jules et Jim, Baisers volés), Le dernier métro raconte l'histoire d'une troupe de théatre menée par Marion Steiner (Catherine Deneuve) qui, sous l'occupation en 1942, fait tout pour réussir, malgré la censure, à monter et présenter sa pièce. Alors qu'elle dirigeait jusque-là le théatre avec son mari Lucas, juif allemand, ce dernier a été obligé de fuir la France pour éviter la déportation. Marion et sa troupe sont donc bien décidés à continuer le travail respecté de son cher mari. Tout d'abord ce film incontournable de part sa renommée, met en scène deux des plus grands acteurs du cinéma français : Catherine Deneuve (César de la meilleure actrice) et Gérard Depardieu (César du meilleur acteur) en jeune premier qui porte le rôle principal de cette pièce où il joue l'amant de Marion. Ensuite, les thèmes abordés par Truffaut sont intéressants : l'occupation allemande et le courage de ces artistes pour continuer, malgré tout, ce qui les passionne, l'ambivalence de certains personnages partagés entre deux passions ou entre deux activités (le mari et le comédien pour Deneuve, la résistance et la comédie pour Depardieu) et l'homosexualité féminine. On sent que tous ces thèmes sont les symboles d'une résistance à l'oppresseur et ceux d'une vie que veulent, à tout prix, vivre ces personnages. Aujourd'hui, pas sûr que ce film plaise autant qu'à l'époque mais il véhicule avec intelligence l'idée "d'envie de vivre" à une époque cruelle dont, quoi qu'il arrive, nous nous éloignons inexorablement. Un beau rappel historique.

vendredi 23 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Un prophète

Un prophète ou comment un jeune beur arrivant en prison va gravir les échelons et devenir plus caïd en en sortant que lorsqu'il y est entré. Car s'il y a bien une leçon à retenir du film de Jacques Audiard (Sur mes lèvres) c'est que la prison n'a rien bon : à défaut de vous détruire, elle vous rend pire qu'avant. Malik El Djebena (Tahar Rahim) est condamné à 6 ans de prison. Dès son arrivée, contraint par un gang corse d'assassiner un autre prisonnier, il devient l'homme à tout faire de César Luciani (Niels Arestrup). Petit à petit, de plus en plus intégré, il va se faire son propre réseau jusqu'à finir par renier le père et démarrer sa propre histoire de véritable trafiquant. Le film s'attarde sur les 6 années de prison. Cette prison est véritablement bien filmée par Audiard, loin des clichés du genre. La réalité de l'enfer carcéral nous saute à la gorge dès les 1ères images et on sent immédiatement tout le travail minutieux apporté par son réalisateur et son équipe (acteurs compris) à cette histoire. Malik est un garçon intelligent. Bien qu'analphabète au départ, il va apprendre la langue de sa nouvelle famille. Déterminé, il ira tout d'abord au bout de ses premiers contrats pour mieux faire ses propres choix ensuite. Il a tout du grand caïd et le respect gagné à l'intérieur des murs de la prison se gagne aussi à l'extérieur... il faut dire que tout le monde se connait dans le milieu. L'interprétation des deux personnages principaux est remarquable, sensible et sincère. Je croirai volontier que Niels Arestrup a passé des années en prison pour réussir à être à la hauteur d'un tel rôle. Mais d'une manière générale, quelque chose me gêne dans ce film : est-ce ce côté "trop parfait" qui d'une certaine manière rend ce film froid et peu attachant. Depuis De battre mon coeur s'est arrêté, j'avoue passer à coté de la filmographie de Jacques Audiard. Mais peut-être, me direz-vous, que ce côté froid et peu attachant est justement le symbole de cette prison que tente de nous dépeindre Audiard et qu'il ne peut en être autrement. Et vous, qu'en pensez-vous ?

mercredi 21 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Toy Story 3

Alors qu'Andy à 17 ans et qu'il s'apprête à partir à l'université, Woody, Buzz et les autres tentent de savoir ce qu'il va leur arriver : le grenier ou pire, la poubelle. Mais un quiproquo va les mener tout droit dans une crèche. Tout pourrait sembler rose pour nos jouets préférés (un seconde vie auprès d'enfants étant leur rêve) si cette crèche n'était le repère d'un ours cruel pour qui l'amour d'un enfant est un douloureux et lointain souvenir. Toy Story 3 est une merveille ... au sens propre comme au figuré. Il émerveille tant il réussit à véhiculer et à faire ressentir les sentiments que jadis chacun de nous a pu avoir un jour, pour l'un de ses jouets. Il émerveille tant ce sentiment, justement, est indéfinissable; pourtant on le ressent en regardant ce film. Il émerveille par l'humanité qui se dégage de ses personnages imaginaires, humanité et l'attachement qui en découle, construits au fur et à mesure des 3 histoires. Il émerveille par son humour (voir Ken défilé sur Le Freak de Chic ou Buzz reprogrammé en espagnol), par son émotion (peut-être quelques yeux embués à la fin ?), par sa continuité. Les gars de chez Pixar sont très forts. Car il faut des arguments pour réaliser un 3ème épisode alors quand ce nouvel opus surpasse les 2 premiers, on ne peut qu'espérer une nouvelle suite. D'ailleurs, on voit d'ici le sujet du prochain film : Andy, adulte, passe les témoins de ses années d'enfance à ses propres progénitures par exemple. Après 15 ans de bons et loyaux services, Toy Story reste le top dans la catégorie animation. Courez le voir ... pour un plaisir to infinity and beyond !

mardi 20 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Batman

Sorti en 1989, le Batman de Tim Burton ouvre l'ère des blockbusters (record de recette à l'époque) et assoit définitivement la réputation de Burton auprès des studios, réputation commencée avec les inventifs Beetlejuice et Pee-Wee Big Adventure. Burton a avoué plus tard son erreur d'avoir conçu les effets spéciaux de son film à la manière des précédents c'est-à-dire volontairement sommaire voire kitsch. En effet, cette version de Batman a vieilli. Elle ne se regarde plus aussi bien qu'à l'époque même si des éléments demeurent irréprochables : la musique de Danny Elfman, les décors de Gotham City et le costume de Batman. D'ailleurs les fans reprochaient à Burton d'avoir conçu un costume au contours musculeux allant jusqu'à traiter ce dernier de traitre suite à son idée de montrer Batman ... en noir ! Il faut dire que la dernière apparition de Batman pour le public datait de la prestation d'Adam West. Burton a vite compris qu'il fallait dépoussiérer tout cela pour réussir son film et restait, de plus, totalement en accord avec la vision sombre et psychologique du personnage dépeint dans les romans graphiques de Frank Miller. Le Joker magnifiquement interprété par un Jack Nicholson déjanté a lui aussi pris un coup de vieux mais cette prestation reste drôle et inoubliable. Finalement, vu le chemin parcouru depuis avec les 2 films de Christopher Nolan (Batman begins, The dark knight), Batman n'est plus au niveau question récit. Par contre, il reste une oeuvre à part et une pièce indispensable à la filmographie unique de l'un des plus grands réalisateurs de ces dernières décennies.

En musique, le thème principal :

samedi 17 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Les petits ruisseaux

Tiré de sa propre bande-dessinée, Pascal Rabaté réalise un film émouvant, sensible et rare. Et pour aller au bout de l'originalité, il offre à Daniel Prévost (Le dîner de cons, Uranus) l'un de ses rôles les plus émouvants. Prévost interpète Emile, retraité et veuf, profitant de la vie grâce à de simples parties de pêches avec son copain Edmond et des rendez-vous au café du coin. Alors que la vie en couple semble avoir oublié Emile, Edmond, quant à lui, n'oublie pas les petites annonces et autre bals soit autant d'occasions pour faire des rencontres. Ce qui n'est pas sans poser des questions à Emile : que veut-il faire du reste de sa vie. Alors que son meilleur ami meurt subitement, Emile, se retrouvant seul, va devoir affronter son destin : la solitude ou, à nouveau, la flamme. Ce film traite sans tabou ni moquerie de l'amour et du sexe chez les sexagénaires (Prévost tournant à l'occasion la 1ère scène d'amour de sa longue carrière). A travers ces hommes et ces femmes qui ont connu d'autres vies auparavant leur apportant tout le bonheur (enfants, familles) mais qui se retrouvent seuls avec du temps à ne savoir qu'en faire, Pascal Rabaté filme une histoire tendre où les acteurs jouent à merveille. Emile redécouvre donc la vie à travers plusieurs histoires, à travers diverses expériences dont l'une d'elle fait inexorablement penser à celle d'Alvin dans Une histoire vraie de David Lynch ou bien celle Jack Nicholson dans Monsieur Schmidt où chacun d'eux va entreprendre un voyage initiatique, symbole du renouveau et de la redécouverte de soi. Dans ces 3 histoires et à cet âge avancé, un grand pas vers une nouvelle vie commence déjà par réussir à partir de chez soi. On parle ou plutôt la rumeur parle d'un éventuel César pour Daniel Prévost : rendez-vous pris en février 2011 pour les résultats.

vendredi 16 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Tamara Drewe

Une campagne paisible, des écrivains au vert, la vie semble s'écouler au mieux pour les habitants de cette petite bourgade anglaise vivant au rythme des vaches et des proses plus ou moins romantiques. Jusqu'au jour où une fille du pays, journaliste à la capitale, revient vivre dans la maison de ses parents. A partir de là, les coeurs paisibles vont se délier, Tamara Drewe déchainant directement ou non de véritables passions. Disons-le, le nouveau film de Stephen Frears (The Queen, Les liaisons dangereuses) démarre sur les chapeaux de roues. On se croirait dans un Woody Allen, époque Comédie érotique d'une nuit d'été, reboosté pour les spectateurs de 2010. Ce début de film où l'on découvre toute cette galerie de personnages tous plus truculents les uns que les autres et petit à petit le lien qui les unit à Tamara Drewe (Gemma Aterton, vue dans Quantum of Solace) est un véritable régal. Les décors de cette campagne sont pour beaucoup quant à la façon dont on a d'entrer doucement mais sûrement dans cette jolie comédie. Malheureusement, la seconde partie du film décentrant trop le débat sur des histoires satellites (voir celle avec les deux fillettes) perd de vue ce qui faisait l'originalité du début. Et du coup, c'est l'ennui qui nous guette. Bien que la fin soit d'un humour noir plaisant - les personnages finissant par montrer une toute autre facette d'eux-mêmes - le film laisse un goût d'inachevé ou plutôt de mal achevé. Dommage, tout avait si bien commencé.

vendredi 2 juillet 2010

Hier soir, j'ai vu ... Millénium 2 (Flickan som lekte med elden)

Découvrir le 1er tome adapté au cinéma était une réelle curiosité pour plusieurs raisons : tout d'abord, comment le suspense très lent allait être retranscrit dans un long métrage ? Ensuite, existait-il sur cette terre des acteurs ou plus précisément une actrice pour incarner la véritable héroïne de la série ? A la 1ère question, le réalisateur avait répondu à la hauteur de ce que l'on peut attendre d'un film inspiré d'un bouquin que l'on a aimé (c'est mon cas) : ça reste toujours mieux dans le bouquin. Pour ce second numéro, même réponse : le scénario du film reprend exactement le récit en excluant le surperficiel sans rien inventer. Mais l'essentiel n'est pas là. L'intérêt de ce 2nd Millénium reste son actrice principale : Noomi Rapace alias Lisbeth Salander. Outre le film qui reste un polar classique, on trépigne d'avance à l'idée de voir les scènes d'action (davantage présentes que dans le 1er) où Lisbeth se défend, attaque, donne des coups et en prend. C'en est presque joussif tant la révolte de cette fille est réellement bien interprétée à l'écran. Elle fait d'ailleurs passer tous les autres personnages au second plan; à croire que le réalisateur et le responsable du casting ne se sont pas cassé la tête, recrutant notamment une Erika Berger (maîtresse de Blomkvist) peu séduisante sans parler du reste du casting, peu crédible (Super Blomkvist y compris). La question est donc : quels sont les projets de cette jeune actrice suédoise ? Pas grand chose sur le net pour le moment. Mais je prends d'ores et déjà les paris : elle reviendra !

mardi 15 juin 2010

Hier soir, j'ai vu ... Volver

Volver sorti en 2006 est un film du célèbre et talentueux réalisateur espagnol Pedro Almodovar (Talons aiguilles, Parle avec elle) et sans doute l'un des plus accessibles. En effet, Almodovar surprend avec ce film où se mêlent, certes, ses sujets favoris (la mort, la famille, les femmes, l'inceste) mais tout cela raconté d'une manière inhabituelle, sur fond de suspense, la recherche de la vérité étant le thème principal. Volver (Revenir en français) raconte l'histoire de Raimunda (Pénélope Cruz) alors que celle-ci vient de perdre coup sur coup une tante et son compagnon. Chamboulée, tout comme sa soeur Sole, Raimunda va découvrir peu à peu, avec l'aide d'une revenante, la vérité sur ses parents morts quelques années auparavant. On le sent, Pedro Almodovar est dans son sujet de prédilection : la famille. Une grande partie du film est d'ailleurs inspirée de son enfance; des prises de vue étant même faites dans son village natal. Almodovar parle des femmes, et de la mère surtout, comme personne. La tradition familiale très forte en Espagne est le moteur de ce film évoluant entre l'étrange et la réalité. On se laisse prendre au jeu minéral de Pénélope Cruz : elle crève l'écran. Et comme dans beaucoup d'autres films d'Almodovar, la vérité n'est jamais toute rose; elle est plutôt sombre et toujours dérangeante. Volver ou la manière bien à lui de traiter les sujets graves et tabous d'une société qui enfouit trop souvent dans la tradition, les souffrances de chacun.

lundi 14 juin 2010

Hier soir, j'ai vu ... Sex Crimes (Wild Things)

Conseiller pédagogique dans un lycée de Floride, Sam Lombardo (Matt Dillon) est accusé du viol de l'une des lycéennes (interprétée par la sexy Denise Richards). Cette accusation est immédiatement suivie d'une similaire de la part d'une autre jeune fille (Neve Campbell). Lors du procès, Sam Lombardo est vite innocenté; les deux filles ayant finalement menti. Sam Lombardo touche alors le gros lot... Bien que ce début semble assez classique, la suite en fait l'unique originalité de ce film toujours à la limite de la série B. En effet, si vous aimez les films à "tiroirs" c'est-à-dire ceux nous baladent d'une conclusion à une autre sans jamais nous dévoiler la vérité jusqu'à l'ultime minute, vous allez être servi. Me concernant, je trouve ça un peu énervant; le film n'ayant jamais l'air de se terminer. Du coup, les scènes de violence sont toutes suggestives : les criminels ne seront connus qu'à la fin. Néanmoins, pour faire patienter le spectateur, les scènes de charme et de sexe sont bien présentes : il faut bien qu'il en ait pour son argent.

jeudi 10 juin 2010

Hier soir, j'ai vu ... Ca commence aujourd'hui

Il est des films que tout le monde devrait voir. Il est des réalisateurs (ici Bertrand Tavernier, L.627) dont l'engagement politique explose les limites de l'art cinématographique. Il est des instituteurs voués à leur métier; métier qui ne résume plus à "simplement" enseigner et à se faire écouter mais à écouter ceux qui survivent. Daniel Lefebvre (Philippe Torreton) l'a bien compris : directeur de l'école communale, près de Valenciennes (le nord avec ses terrils, son taux de chômage au-dessus de la moyenne, sa pauvreté et son manque de moyens), il est sur tous les fronts. Passionné par son métier, il se bat quotidiennement à améliorer la vie des enfants et de leurs parents; ces derniers ayant sans doute davantage besoin d'attention que leurs progénitures. C'est dans un contexte peu séduisant, où les alcooliques côtoient les parents violents, où les plus pauvres vivent sans électricité quand les plus abattus n'ont plus la force de se lever, que l'école semble être le dernier espoir. Tourné en 1998, ce film est, toujours en 2010, d'une extrême et malheureuse pertinence. Le manque de moyen accordé à l'Oeuvre sociale démontre mathématiquement les désastres sur les populations les plus démunies, le cercle vicieux n'étant jamais loin. Malheureusement, il n'y a pas de magie. Même les personnes les plus vertueuses ne peuvent pas régler tous les problèmes : un moment d'inattention, et le drame arrive. L'acceptation de l'échec est une torture pour cet instituteur; mais l'espoir de voir d'autres vies s'en sortir est plus fort. Il est des films que tout le monde devrait voir : Ca commence aujourd'hui est de ces films, soit un film obligatoire.

dimanche 9 mai 2010

Hier soir, j'ai vu ... Tout pour plaire

Sorti en 2005, cette gentille comédie féminine (et pas féministe), raconte les déboires de 3 copines. La 1ère, Anne Parillaud (Nikita), est une femme discrète, un peu soumise, et malgré sa bonne situation due aux longs déplacements de son mari, n'a plus envie de lui. La 2nde, Mathilde Seigner, vient de se faire larguer en pleine visite d'appartement par un copain qui a peur de l'engagement. La 3ème, Judith Godrèche (Ridicule), est mariée, a des enfants et un mari, un peu artiste mais qui ne fait rien à la maison, une vraie loque. Tour à tour remontées contre les hommes, elles vont toutes mettre de l'ordre dans leur vie sur fond de situations comiques. Au passage, les hommes en prennent pour leur grade mais ceci est toujours assez subtil pour ne pas tomber dans le féminisme pur et dur. Malgré cela, ce film est vite oublié; les sujets (engagement, célibat, soumission) étant baclés. Quelques beaux numéros d'acteurs (voir Mathias Mlekuz, Nos enfants chéris en défenseur de la paresse) ne font pas de ce film, une référence du genre et souffre de la comparaison avec le grand nombre de films sur le sujet.

mercredi 21 avril 2010

Hier soir, j'ai vu ... Le sang à la tête

Film méconnu dans la filmographie de Jean Gabin, Le sang à la tête est une adaptation d'un roman de Georges Simenon, Le fils Cardinaud. Sorti en 1956, il raconte les déboires d'un riche armateur de la Rochelle, François Cardinaud, désespérement à la recherche de sa femme. Celle-ci vient de le quitter pour un autre homme sans grande envergure. Lors de ses recherches, cachant à tout prix cet affront marital qui pourrait nuire à sa réputation d'homme craint et respecté, Cardinaud va petit à petit prendre conscience de ce qu'on pense de lui jusqu'à être méprisé par son large entourage. Ancien "petites mains" du port, les gens ne supportent pas cette ascension fulgurante, lui reprochant d'avoir les dents longues : "Ce qui lui arrive est bien mérité". En effet, cette ascension ne s'est pas faite en un claquement de doigts; sa femme, délaissée, incomprise, lui fait payer son absence avec un amour de jeunesse. Ce film, bien que peu connu, réunit tout de même de grands noms du cinéma français : Gilles Grangier (réalisateur, La Traversée de Paris), Michel Audiard (dialoguiste, Les tontons flingueurs), Jacques Deray (assistant réalisateur, La piscine) ainsi que les acteurs Gabin ou Paul Frankeur (Le deuxième souffle). Sans être un grand film de l'époque, Jean Gabin crève un nouvelle fois l'écran en mari obsédé par la réussite. A noter, pour les connaisseurs, la présence de Georgette Anys, la Lucienne Couronne de La Traversée de Paris, la cafetière dans la scène mythique avec Gabin et Bourvil.

mardi 20 avril 2010

Hier soir, j'ai vu ... Le petit Nicolas

Un des plus gros succès français de 2009, Le Petit Nicolas est une comédie bien de chez nous. Mais avant d'être un film, Le Petit Nicolas est avant tout un célèbre roman illustré racontant les tribulations d'un garçonnet dans les années 50. Imaginé par Goscinny (père d'Astérix) et dessiné par Sempé, Nicolas est le symbole des tendres années d'enfance mêlées à la complexité du monde adulte. Ce film, tout public, est un vrai moment de détente et d'humour surtout. Côté personnages, on y retrouve les caricatures habituelles : le bon élève, le cancre, le p'tit gros, la forte tête. Ils sont joliment interprétés avec une mention spéciale à l'interprète de Nicolas (Maxime Godart) qui a une vraie tête d'ange. Quant au parents, Kad Merad, toujours dans les bons coups (après le succès des Ch'tis), et Valérie Lemercier, assurent dans des rôles à la mesure de leur potentiel comique : difficile de faire mieux donc. Outre, les personnages, on savourera les moments de la vie quotidienne, reconstitués dans des décors vraiment réussis. Les scènes de l'arrivée de la télé ou du dîner avec le patron, sont un régal. Je suis sûr que les soixantenaires d'aujourd'hui redécouvriront avec plaisir les images de leur enfance et les petites révolutions de l'époque : raviolis en boîte, automobile et téléviseur d'un certain poids. Un chouette film donc sur le monde des adultes vu des yeux d'un enfant ... plein d'imagination.

Bande-annonce :

jeudi 15 avril 2010

Hier soir, j'ai vu ... L'armée du crime

Réalisateur de Marius et Jeannette ou du Promeneur du Champ-de-mars, il est surprenant de voir Robert Guédiguian proposer un film historique certes, mais avec de l'action, un certain suspense et une telle galerie de personnages. Mais en y regardant de plus près, et au-delà de ses acteurs habituels (Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Ariane Ascaride), c'est bien d'un film du réalisateur de Gauche dont il s'agit. L'armée du crime raconte comment des immigrés communistes arméniens, italiens ou juifs, tous réunis autour du charismatique Missak Manouchian (Simon Abkarian), ont monté le réseau FTP-MOI ou Armée du crime, destiné à mettre à mal l'occupation allemande à Paris par des attentats ou autres coups d'éclats retentissants. Cette histoire vraie bien que ne respectant pas tout à fait la chronologie des faits (dixit Guédiguian) est intéressante à plus d'un titre. On y découvre cette police française à la solde des SS enfermer et trahir les siens (la rafle du Vel d'hiv en filigrane) jusqu'à pratiquer la torture, un allemand ébahit devant tant de violence déclarant : "nous avons encore beaucoup à apprendre de vos méthodes". La violence des résistants est donc compréhensible devant tant d'injustice et d'autant plus incroyable qu'elle est menée par des immigrés arrivés sur un sol hostile. Ces minorités courageuses sont donc mises au 1er plan par Guédiguian à travers des valeurs propres au réalisateur : communisme, rejet des totalitarismes, humanité. On pense beaucoup à L'armée des ombres (Jean-Pierre Melville, 1969) pour ses sujets communs (résistance, torture). A noter, qu'un des jeunes militants polonais se nomme Henri Krasucki, échappant de peu aux camps de la mort (il deviendra dans les années 80, secrétaire général de la CGT).

vendredi 9 avril 2010

Hier soir, j'ai vu ... Un secret

Magnifique film de Claude Miller (Garde à vue, La petite voleuse), Un secret est tiré du roman du même nom paru en 2004 et écrit par le désormais célèbre Philippe Grimbert. Un secret raconte l'enfance de l'écrivain (joué et raconté par Matthieu Almaric dans le film). Et cette enfance porte le poids d'un lourd secret. Avant la guerre, Maxime (convaincant Patrick Bruel) épouse Hannah (Ludivine Sagnier), tous les deux sont juifs. Leur vie est heureuse, tous réunis autour de leurs familles. Lorsque Hannah sent que Maxime est attiré par sa belle-soeur, la charmante Tania (Cécile de France qui n'a jamais été aussi belle dans un film), elle commence à se renfermer. La guerre a déjà commencé et les Juifs sont en danger à Paris. Ils décident donc d'organiser leur fuite vers la France libre. Malheureusement, des événements dramatiques vont changer la vie de chacun d'eux. C'est donc ce drame, qu'une amie de la famille va révéler au jeune François (personnage de Philippe Grimbert) qui durant toute les années de son enfance s'était inventé un frère imaginaire; François sentant bien qu'une ombre planait au-dessus de ses proches et de ses parents. Claude Miller, comme Grimbert dans son film, tente de montrer les conséquences des secrets de famille sur un être qui ne les a pas directement vécu mais qui hérite tout de même de la culpabilité de ses parents. Le film est d'une force incroyable : il bouleverse par son récit poignant et ses personnages coincés entre le désir et la peine. Un très beau film de Claude Miller sur les origines de soi et la construction de l'identité.

mercredi 7 avril 2010

Hier soir, j'ai vu ... Le nouveau protocole

Le nouveau protocole raconte l'histoire d'un père (Clovis Cornillac) ayant perdu son fils, et décidé à comprendre les circonstances de sa mort. Le fils de Raoul Kraft faisait parti d'un protocole d'un grand laboratoire pharmaceutique ayant pour but le test d'un nouveau médicament. Aidé d'une militante ayant perdu son mari dans des circonstances similaires (Marie-José Croze), ils vont tout faire pour découvrir la vérité et mettre à jour les sombres machinations des lobbies médicaux dont l'unique objectif est la rentabilité à tout prix. Mal accueilli à sa sortie, ce film reste pourtant très intéressant dans le sujet qu'il aborde : doit-on faire confiance aux médicaments que l'on prend ? Il dénonce avec une certaine violence toutes les dérives des grands groupes pharmaceutiques : tests sur les populations pauvres, création de nouvelles maladies, etc. On reste au début un peu dubitatif quant aux moyens employés par ces labos pour récupérer les preuves qui pourraient les faire tomber mais on se laisse finalement prendre au jeu et la fin pessimiste du film à de quoi surprendre. Cette fatalité de l'argent et de l'exploitation de la pauvreté est déjà présente partout alors pourquoi pas dans le système médical ? Même si ce film ne fait qu'effleurer un sujet complexe avec des acteurs pas toujours justes, il a le mérite de poser les bonnes questions.

Bande-annonce :

mardi 6 avril 2010

Hier soir, j'ai vu ... Toy Story

Lorsqu'en 1995, Toy Story sort sur les écrans, c'est un véritable événement cinématographique : il est le 1er long métrage d'animation (images de synthèse). A cette époque, les studios Pixar deviennent extrêmement célèbre : on connait la suite. 15 ans après, ce film reste bluffant : dans sa qualité technique certe, mais surtout dans son scénario. On reste littéralement scotché devant son écran à suivre les tribulations de Buzz l'éclair et de son compagnon Woody, tous les deux jouets du jeune humain Andy. Sur fond de Qui sera le jouet préféré d'Andy, nos compères vont devoir déjouer les pièges et autres obstacles que leur taille rend difficile à surmonter. Tout le film est une suite de situations drôles, intelligentes et inventives. On s'amuse à voir nos jouets (on a forcément connu l'un d'eux) parler, bouger, prendre vie et se servir de leur seule fonctionnalité comme arme de défense par exemple. Ce film parle aussi de la tolérance face au nouveau venu (ici, Buzz l'éclair) : ces jouets n'ayant que l'amour d'Andy comme raison de vivre, ils voient d'un mauvais oeil l'arrivée d'un nouveau encore plus perfectionné; les Noel sont d'ailleurs pour eux un véritable cauchemar ! Si vous ne connaissez pas encore Toy Story et sa suite sortie en 1999, révisez vite car le n°3 sort cet été 11 ans après et en 3D. Pour notre plus grand plaisir !

Bande-annonce officielle de 1995 :

dimanche 28 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland)

A trop attendre un film, on en est parfois déçu. C'est un peu le cas avec le nouveau Tim Burton, véritable événement annoncé (comme d'habitude avec Burton). Alice au pays des merveilles 2ème du nom (le 1er de Disney étant sorti en 1951), raconte les tribulations de la jeune Alice retournant au pays des merveilles 13 ans après sa première visite. Alice ne sait plus très bien si elle a déjà connu ce monde peuplé d'étranges créatures, si elle l'a vécu ou bien rêvé ... Les habitants semble l'attendre comme celle qui doit accomplir sa destinée et délivrer ainsi le peuple de la tyrannique la Reine Rouge (Helena Bonham Carter, femme de Burton) qui a pris le pouvoir en libérant le terrible dragon Jabberwocky. Et c'est en s'alliant au chapelier fou (Johhny Depp), qu'Alice surmontera tous les obstacles. A vrai dire, je ne suis pas du tout fan de l'histoire original de Lewis Carroll : c'est un univers particulier dans lequel on entre tout entier ou bien auquel on ne comprend rien. Ce qui m'intéresse dans ce film c'est la rencontre entre l'univers artistique de Tim Burton (dont je suis fan cette fois) et l'imagination débordante d'une histoire inaccessible (pour moi en tout cas). Sur ce plan, le film est techniquement beau, mêlant prises de vue réelle et animation 3D. Les acteurs en sont relayés au second plan (même Johnny Depp) tellement les décors sont le premier personnage du film. Passé cela, l'histoire laisse indifférent. Les enfants quant à eux adoreront. Car malheureusement, on ne retrouve dans ce nouveau Burton cette double lecture adulte-enfant que l'on trouve dans ses autres films tels que Edward aux mains d'argent ou bien Les noces funèbres. C'est en cela que le film le plus attendu de 2010 est une déception.

mercredi 24 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Blow

Relatant la véritable histoire de George Jung, Blow raconte l'ascension d'un petit dealer de marijuana au rang de protégé de l'un de plus gros trafiquants mexicains de cocaïne à savoir Pablo Escobar (le célèbre cartel de Medellin). Passons tout d'abord sur la coiffure ridicule de Johnny Depp. Le sujet du film se passant dans les années 70, Ted Demme ne nous épargne rien : musique, vêtement et coupes de cheveux (donc) d'époque. On se croirait dans un hommage aux films et aux séries policière seventies, époque assez ringarde pour le cinéma américain. Malgré ce côté revival, on accroche tout de même à la destinée de ce garçon qui voulu à tout prix échapper à la vie routinière et pénible de ses parents (beau rôle pour l'émouvant Ray Liotta). Bien sûr, ce n'est pas le meilleur de Johnny Depp. De même, le rôle que tient finalement Pénélope Cruz n'est qu'un second rôle ... et un argument de vente sur l'affiche ? Quoi qu'il en soit, on assiste à un bon moment de cinéma sur l'histoire vraie d'un homme avide de liberté mais trop gourmand et trop naïf pour savoir s'arrêter à temps. Finalement et ironiquement, il se retrouvera, un temps, à l'exacte place de son père avant de définitivement se faire arrêter. George Jung est toujours en prison à ce jour : sa libération est prévue en 2014.

mardi 23 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Deux jours à tuer

Difficile de raconter Deux jours à tuer sans en dévoiler le sujet principal sur lequel il est conseillé d'en savoir le moins possible pour apprécier la réalisation. Si vous n'avez pas vu ce film (et souhaitez le voir), ne lisez pas ces lignes.
Ce magnifique film de Jean Becker (Elisa, L'été meutrier) réunit Albert Dupontel et Marie-Josée Croze en mari et femme. Il raconte l'histoire d'Antoine (Dupontel) qui en quelques heures, le temps d'un week-end, va détruire tout ce qu'il a : travail, couple, amis. La violence avec laquelle il fout en l'air tout ça a de quoi surprendre voire choquer. L'histoire d'adultère nécessite-t-elle vraiment de mettre fin aussi soudainement à tant d'années d'amour avec sa femme ? N'y aurait-il pas un mal plus profond qu'Antoine cacherait à son entourage ? Le début du film surprend donc : comme la femme d'Antoine, comme ses amis, on ne comprend pas. Et on accepte mal ce début de film tant tout semble démesuré voire irréaliste. Evidemment, le film cache quelque chose. Pour qu'Antoine ait si subitement envie de vivre, c'est parce qu'il vient d'apprendre qu'il va mourir. Lorsqu'on apprend enfin le mal qui le ronge, le film prend une toute autre dimension et c'est la grosse claque. A la manière du personnage du film d'Ozon - Le temps qui reste - Antoine décide de mourir seul (ou presque) en mettant fin à tout ce qu'il a de plus cher, la rupture étant plus simple que l'apitoiement. Cela fait discuter bien sûr : que ferai-je à sa place ? Ce geste égoiste peut-il être compris par sa famille ? Ce film m'a extrêmement ému (comme celui d'Ozon); le sujet m'ayant vraiment touché. Les prestations d'acteurs sont poignantes et Dupontel confirme là son immense talent dramatique. Un film incontournable et inoubliable.

lundi 22 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Je préfère qu'on reste amis

Avant Tellement proches, Olivier Nakache et Eric Toledano mettaient en scène l'histoire de Claude, trentenaire célibataire et timide. Poussé par un ami à consulter un spécialiste des rencontres, il va se lier d'amitié avec un autre client qui, selon ce dernier, enchaine les rencontres et les rendez-vous galants. Jean-Paul Rouve joue le célibataire pas très séduisant (totalement crédible) et Gérard Depardieu joue le cinquantenaire qui assure (aussi crédible, tant il a ligne et la blondeur éclatante d'un jeune premier). Le second va inculquer à l'autre ses trucs pour assurer les rencontres à coups de statistiques rédibitoires. Ces deux acteurs ont un grand potentiel comique. Il jour d'ailleurs tous les deux un rôle qui leur va comme un gant. Mais, il manque un petit quelque chose à ce film qui nous empêche de nous esclaffer et qui nous entretient dans une espèce de retenue désagréable. L'histoire n'a jamais l'air de décoller. On s'en bien que ces deux hommes sont seuls même si l'un ne veut pas l'avouer. D'ailleurs, la compagnie d'un loser tel que Claude ne fait que renforcer son image de belâtre sur le déclin (ce que son ex-femme ne manque pas de lui rappeler). Bref, la morale n'est pas bien surprenante : les personnes profondément seules ne sont pas toujours celles que l'on croit et l'amitié entre ces 2 hommes, intéressée au début, va se transformer entre une réelle complicité. Mais, à l'image de l'affiche, j'aurais préférer rire un peu plus, non ?

mercredi 17 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... MR 73

Après 36, quai des orfèvres et ses flics ripoux, Olivier Marchal s'attaque dans MR 73 (du nom d'un révolver) aux flics détruits. Ces deux thèmes chers à Marchal (ancien policier de la PJ) sont d'ailleurs magistralement repris dans sa récente série Braquo. MR 73 raconte l'histoire de Louis, au plus profond de la dépression tentant sans grande motivation de remonter la pente. Louis, interprété par Daniel Auteuil (qui n'est jamais aussi bon que dans ce type de rôle dramatique) a perdu sa fille dans un accident de voiture et sa femme est restée tétraplégique. Une histoire de meurtres en série va le faire tenir malgré l'alcool et ses dérives professionnelles qui sont de plus en plus nombreuses. Il évite de peu le chômage qui signifierait sa fin. Parallèlement à cela, un meurtrier, qu'il a mis sous les verrous 30 ans plus tôt, va être libéré ...
Le drame de Louis pourrait être transposé dans n'importe quel milieu, mais il trouve dans le milieu policier une certaine résonnance. On y voit d'abord, un police qui passe les pires abus d'un flic parce qu'il a été respectable par le passé. Puis on y voit, d'autres flics prêts à tout pour enfoncer leur collègue (autre thème de 36, quai des orfèvres). On se demande en voyant les films de Marchal, comment ce dernier aurait fini s'il était resté à la PJ tant ses films sont sombres et sans espoir. Cette réalité, si elle est telle qu'il l'a décrit, a de quoi faire frémir. Rares sont les films policiers qui entre aussi profondément dans les méandres des relations entre psy et flics comme si, et on ne peut s'empêcher d'y penser, Olivier Marchal allait passer le reste de sa vie à exorciser, à travers ses films, les traumas du passé.

mardi 16 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Tellement proches

Nouvelle comédie sur la famille, Tellement proches démarre sur les chapeaux de roues. Invités, comme chaque semaine, chez son beau-frère, Alain et sa femme Nathalie vont passer une soirée ... mémorable entre crises de nerfs et concours de baffes. En effet, Alain (Vincent Elbaz), en épousant Nathalie (Isabelle Carré), ne savait pas qu'il épouserait aussi sa famille; son beau-frère en tête (François-Xavier Demaison). Tiraillé entre le sens de la famille de sa femme et son rejet pour toutes les valeurs de sa belle-famille, Alain est au bord de l'explosion : ce qui arrive... lorsque excédée, sa belle-soeur gifle l'enfant turbulant d'Alain et Nathalie. Cette scène de dîner est un régal. Le couple joué par Audrey Dana et FX Demaison est vraiment drôle dans le genre parents idéals prenant leur fille pour un singe savant. Le reste du film est moins enlevé mais il réserve tout de même des pointes de rires ici ou là. La bonne surprise est que le fond du sujet de ce film reste l'admiration d'un enfant pour son père : c'est touchant et assez inattendu quand on voit toutes les directions et tous les thèmes que ce film tente d'aborder sans jamais pour autant oublier son rôle premier : faire rire et là, c'est de la famille qu'on rit ... ce qui ne fait pas de mal.

samedi 13 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... La ligne rouge (The thin red line)

Si ce film devait avoir une suite, ce pourrait être Voyage au bout de l'enfer et Jarhead comme proche cousin. Scrutant les traumas les plus profonds des soldats américains, Terrence Malick (réalisateur rare mais talentueux) réalise un film hyper-réaliste où la mort et la peur sont les premiers acteurs. L'action n'est pas vraiment située ni en lieu, ni en date (il s'agit de la bataille de Guadalcanal) : comme si cette guerre pouvait être n'importe laquelle; le sujet n'étant pas la reconstitution d'une bataille. A travers des journées de tuerie, Malick s'attarde sur les visages de soldats du plus au moins gradé. On y voit ces hommes qui ont peur de mourir, de ne plus revoir leur femme (qui est donc cette femme que l'on voit en flashback, la femme de l'un d'entre eux ou celle de tous à la fois ?), qui ont aussi peur de tuer, qui pense à la désertion, à la désobéissance. Parmi ces hommes, il y en a un qui n'a pas peur de la mort, croyant à une vie dans l'au-delà, croyant à un repos mérité. Il est le narrateur du film et est magnifiquement interprété par Jim Caviezel (La passion du Christ). Terrence Malick a l'intelligence de montrer aussi que les Japonais du camp adverse sont autant terrorisés que leurs assaillants : la guerre n'est pas qu'une opposition entre brutes sans consciense comme on a l'habitude de le voir au cinéma. Terrence Malick fait partie de ces cinéastes (tout comme Sam Mendes) qui analysent, à travers leurs films, la nature de l'homme et aux traumatismes indélébiles (on le sait) que ces expériences laisseront. A noter que la réputation de Malick était telle qu'à l'époque de la réalisation de ce 4ème film en 30 ans, le tout Hollywood se pressa pour faire partie de l'événement : Nick Nolte, John Travolta, Sean Penn, John Cusack, George Clooney, Woody Harrelson et bien d'autres sont ces hommes blessés et traumatisés par une guerre qui reste une question sans réponse.

jeudi 11 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Avatar

Nous étions donc rester en 1997, au milieu des débris du Titanic, à imaginer si un autre film pourrait avoir, un jour, un tel succès et surtout un tel côté fédérateur attirant petits et grands, hommes et femmes et ce, dans le monde entier. Alors, 13 ans plus tard, qu'est-ce qui a permis ce nouvel exploit ? Le scénario, James Cameron ou la 3D ? On sait que la 3D n'est plus une révolution depuis quelques années avec la multiplication des films sortis dans ce format (Là-haut, Montres contre Alien) : les succès sont souvent au rendez-vous mais sans commune mesure avec Avatar. Et ce n'est pas ce dernier qui révolutionne la 3D : la déception face au peu d'immersion et d'interaction avec le spectateur est assez grande. Quant à l'histoire, sans dire que c'est du déjà-vu (le dénouement est attendu), le monde fanstatique des Na'vis est une expérience cinématographique intéressante, montrant tout le travail que Cameron a mené pendant les 10 ans qu'a duré ce projet. Le principe de l'avatar est une autre curiosité devant laquelle s'extasieront les plus jeunes d'entre nous. On comprend vite l'addiction de Sam Worthington pour son personnage bleu, lui qui, ancien Marine, a perdu l'usage de ses jambes. Quant à son rôle du défenseur de ce peuple pacifique et écologique, il est sans surprise, rappelant au passage le sujet de La forêt d'émeraudes de John Boorman. Reste Cameron. On sait, aujourd'hui, que le nom d'un réalisateur ne peut à lui seul faire venir les foules dans les cinémas à part quelques exceptions qui ont leurs fidèles. Avec Titanic, Cameron a acquis ce statut et bénéficie aujourd'hui sans doute un peu de l'attention de ceux à qui il avait fait chavirer le coeur il y a 13 ans. James Cameron est maintenant encore plus riche; quant à nous, nous le sommes d'avoir pu voir ces deux événements au cinéma dont on en reparlera dans 30 ans.

mardi 9 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Laisse tes mains sur mes hanches

Ce film de et avec Chantal Lauby tire son titre d'une chanson d'Adamo qui est le thème musical principal, comme un leitmotiv des fantasmes d'Odile Rousselet. A 40 ans passés, mère célibataire, son unique fille, quitte le foyer pour s'installer avec son copain. Cette annonce telle une tremblement de terre, chamboule la vie de cette comédienne au succès passé et pour laquelle la solitude pointe largement son nez. Crise de la quarantainte, recherche des frissons de d'amour et solitude donc, sont les thèmes de Laisse tes mains sur mes hanches, comédie rigolote où l'humour made in Les Nuls plane du début à la fin. Malheureusement, les apparitions de Chabat et Farrugia et les références à La cité de la peur ne soutiennent pas la comparaison avec le film de Berbérian, festival d'humour potache aux répliques inoubliables. Non, ici, on rigole peu, on s'ennuie même tant le personnage d'Odile cherche sa nouvelle identité de femme seule sans jamais trouver de réponse qui pourrait faire de ce film une analyse intéressante de ce passage obligatoire pour toute mère. D'ailleurs, l'épisode amoureux d'Odile avec ce jeune forain laisse froid; la scène du "c'est moi qui décide d'embrasser" ressemblant plus à un gag alors qu'on souhaiterait à ce moment du film ressentir un peu d'émotion.

lundi 8 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Kingdom of heaven

Pendant les guerres saintes, un ferronier français devient le défenseur de Jérusalem. Quel destin ! Bon, raconté comme ça, on a du mal à y croire. Mais cette histoire est inspirée de faits réels et c'est sans se souvenir du talent de Ridley Scott pour mettre en scènes les épopées grandioses d'âmes blessées et esseulées. On ne peut s'empêcher de comparer ce film et son héros Balian (Orlando Bloom) à Gladiator et Maximus dont le femme et les enfants ont été sauvagement assassinés. Ici, la femme qui portait l'enfant de Balian s'est donnée la mort; ses funérailles honteuses et cruelles finissant par pousser le futur chevalier à quitter son village perdu de France et suivre une troupe de soldats en partance pour la Terre Sainte. Retrouvant ainsi son père (Liam Neeson), Balian va trouver la force et le courage de défendre un peuple nouveau pour lui qui subit les pressions et les humiliations d'une horde de guerriers avides de sang et de batailles. L'interprétation d'Orlando Bloom n'a pas l'aura vengeresse que pouvait avoir celle de Russel Crowe : le choix de cet acteur habitué aux rôles en jupette et épée (Le seigneur des anneaux, Troie) n'est peut-être pas la meilleure idée. Les seconds rôles sont plus convaincants : Eva Green, Jeremy Irons ou Liam Neeson. Malgré tout ce film se regarde avec un certain plaisir notamment pour ses batailles haletantes et merveilleusement orchestrées. Pas le meilleur de Ridley Scott (Alien, Blade Runner) mais pas le plus mauvais non plus.

dimanche 7 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Les femmes de l'ombre

Episode méconnu de la seconde guerre mondiale, la résistance par les femmes est le sujet du film de Jean-Paul Salomé (Restons groupés). Les femmes de l'ombre sont interprétées par un quatuor d'actrices célèbres : Sophie Marceau, Julie Depardieu (Le bal des actrices), Marie Gillain (L'appât) et Deborah François (Le premier jour du reste de ta vie). Autant dire que le charme est présent tout le temps et il est intéressant de voir, à la différence des films de guerre habituels squattés par les hommes, que ces femmes, malgré leur engagement, restent des femmes avec leurs problèmes et leur conscience (l'amour sacrifié de Marie Gillain, la foi de Deborah François, la maternité de Sophie Marceau). L'histoire raconte comment 4 femmes sont appelées par le responsable d'un contingent de l'armée française basé à Londres pour sauver un espion capturé par les nazis retenu dans un hôpital qu'elles devront infiltrer. Ce film ne nous épargne pas les scènes de torture et de violence montrant ainsi que la guerre des femmes était la même que celle des hommes. Et en cela, le film de Salomé mérite l'attention. Malheureusement, Les femmes de l'ombre manque d'une certaine émotion qui limite l'attachement aux personnages : le jeu de Sophie Marceau interprétant un personnage froid et profondément blessé prête moins à la compasssion que les autres mais à cette époque, ne valait-il mieux ne pas montrer ses faiblesses pour sauver sa peau ? Coté second rôle, mention spéciale au lieutenant nazi interprété par Moritz Bleibtreu apperçu notamment dans L'expérience (Oliver Hirschbiegel).

mercredi 3 mars 2010

Hier soir, j'ai vu ... Destination finale 2 (Final destination 2)

Vous connaissez sans doute le principe de la quadrilogie Destination finale : une victime potentielle a une vision où elle se voit, elle et ses copains, mourir dans un accident très ... grand spectacle. Mais en voulant échapper à leur destin, les jeunes gens ont défié la loi de la nature. La Mort ne va donc pas s'arrêter là mais au contraire va les traquer sans cesse jusqu'au dernier. Fort de son succès en salles, les producteurs de Destination finale ont développé 4 films. Le 1er voyait une classe entière périr dans un accident d'avion à l'exception de quelques-uns. Dans ce numéro 2, c'est à un carambolage spectaculaire que la jeune héroïne et ses 3 copains échappent. Ce qu'il y a de (presque) culpabilisant, c'est qu'en se mettant devant ce film, on sait que l'on ne va pas trouver un chef d'oeuvre mais le plaisir de voir comment la Mort va mettre en place ses pièges redoutables est plus fort. C'est effectivement à voir au second degré et je ne pense pas que les épisodes suivants amènent quelque chose de nouveau à la saga à moins que finalement, tout cela ne soit pas lié au hasard surnaturel mais à un vengeur dérangé ... Ouh la la, ça donnerait presque envie de voir la suite ... avec pizza et bière obligatoires !