Après 36, quai des orfèvres et ses flics ripoux, Olivier Marchal s'attaque dans MR 73 (du nom d'un révolver) aux flics détruits. Ces deux thèmes chers à Marchal (ancien policier de la PJ) sont d'ailleurs magistralement repris dans sa récente série Braquo. MR 73 raconte l'histoire de Louis, au plus profond de la dépression tentant sans grande motivation de remonter la pente. Louis, interprété par Daniel Auteuil (qui n'est jamais aussi bon que dans ce type de rôle dramatique) a perdu sa fille dans un accident de voiture et sa femme est restée tétraplégique. Une histoire de meurtres en série va le faire tenir malgré l'alcool et ses dérives professionnelles qui sont de plus en plus nombreuses. Il évite de peu le chômage qui signifierait sa fin. Parallèlement à cela, un meurtrier, qu'il a mis sous les verrous 30 ans plus tôt, va être libéré ...Le drame de Louis pourrait être transposé dans n'importe quel milieu, mais il trouve dans le milieu policier une certaine résonnance. On y voit d'abord, un police qui passe les pires abus d'un flic parce qu'il a été respectable par le passé. Puis on y voit, d'autres flics prêts à tout pour enfoncer leur collègue (autre thème de 36, quai des orfèvres). On se demande en voyant les films de Marchal, comment ce dernier aurait fini s'il était resté à la PJ tant ses films sont sombres et sans espoir. Cette réalité, si elle est telle qu'il l'a décrit, a de quoi faire frémir. Rares sont les films policiers qui entre aussi profondément dans les méandres des relations entre psy et flics comme si, et on ne peut s'empêcher d'y penser, Olivier Marchal allait passer le reste de sa vie à exorciser, à travers ses films, les traumas du passé.
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