jeudi 28 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Là-haut (Up)

Que peut-on attendre aujourd'hui d'un nouveau Disney ? Après avoir vu tant de succès, de beaux films toujours à la pointe de la technique, un Disney peut-il encore faire rêver ? Là-haut est la preuve que l'imagination n'a pas de limite. Passons, pour une fois, sur la technologie des studios Pixar (le film a été réalisé pour la 3D) pour s'intéresser à l'histoire, magnifique selon moi. Un vieux bonhomme, coupé de tous et du monde depuis qu'il est veuf, va réaliser le rêve d'un amour perdu, puisqu'il n'a plus rien à perdre : ça, c'est pour le coté émotion. Malencontreusement, un jeune scout embarque à destination du rêve que le vieil homme croyait bien accomplir seul. Tous les deux vont former un duo improbable; la naïveté de l'un redonnant le courage de vivre à l'autre. L'émotion est partout et la finesse des propos rend ce film incroyablement vrai, où une certaine prise de conscience du temps qui passe nous saute au visage. La force de ce film tout public est bien de proposer différents niveaux de compréhension, les petits voyant surtout l'aventure; et les grands, l'espoir de voir ce vieux bonhomme accomplir la dernière chose de sa vie. Un succès largement mérité.

Extrait :

mardi 26 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Largo Winch

Largo Winch : le nouveau James Bond à la française ? A la française, on est d'accord mais pour James Bond, il faudra repasser. Célèbre BD créée par Jean Van Hamme, ce film inspiré des premiers tomes est très décevant. Je possède moi-même les BDs et ne retrouve, dans le film, ni l'esprit, ni le suspense qui rendent la BD si haletante. L'histoire de Largo Winch est la suivante : à la mort de son père Nerio, Largo est appelé pour lui succéder à la tête du Groupe W, sorte de conglomérats de multinationales. Son père est la 5ème fortune du monde et forcément, la place vacante va attirer tous les requins avides de pouvoir et d'argent. Mais c'est sans compter sur tous les préparatifs de Nerio Winch pour anticiper sa propre disparition. L'histoire de base est donc la même que l'originale. Mais malheureusement, elle est mal racontée. Est-ce dû au choix des acteurs ? Tomer Sisley n'est pas convaincant et ne possède aucun point commun avec l'athlète blond et intelligent de la BD. De plus, son manque de charisme finit d'achever le point central de ce film : à savoir, son héros, le titre du film. A coté de cela, les autres personnages plus caricaturaux les uns que les autres n'offrent aucune crédibilité à l'histoire dont le suspense finit toujours pas retomber comme un soufflé. La suite arrive en 2010 mais franchement, que peut-on attendre de plus : qu'ils remplacent Tomer Sisley par Daniel Craig ?

lundi 25 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Comment épouser un millionnaire (How to marry a millionaire)

Évidemment, le scénario de Comment épouser un millionnaire transposé à notre époque n'aurait pas grand intérêt. Dans ce film de 1953, l'intérêt est ailleurs : Lauren Bacall, Marylin Monroe, tout une époque ! Début des années 50, Monroe et Bacall sont des stars. Réunies dans ce film aux cotés de Betty Grable, elles incarnent 3 mannequins qui vont monter un stratagème pour tenter de séduire puis épouser chacune un millionnaire. Dans le genre comédie romantique c'est plutôt réussi mais ce film manque cruellement de pep's. Reste la curiosité de voir Marylin Monroe dans un rôle comique : beau mannequin, elle n'en porte pas moins de grosses lunettes (elle est complètement myope) dont elle a honte : et séduire en n'y voyant rien, peut amener à des situations cocasses. Enfin, le véritable évènement lié à ce film est la technologie utilisée : c'est la seconde fois (et la 1ère pour une film aussi populaire) qu'un film est réalisé en CinémaScope. D'ailleurs, on le voit très bien sur l'affiche du film. Et c'est sans doute pour cela que le réalisateur Jean Negulesco nous inflige une générique de plus de 5 minutes où l'on voit un orchestre joué : c'est large, c'est sûr, mais ca n'a aucun rapport avec le film !

Hier soir, j'ai vu ... Sa majesté des mouches (Lord of the flies)

Un avion qui s'écrase sur une île perdue, les survivants qui tentent de s'organiser, la peur des monstres rôdeurs, l'affrontement entre deux clans : on se croirait dans Lost. Sauf que là il s'agit de l'adaptation ciné d'un roman écrit en 1954 par William Golding, Sa majesté des mouches et que c'est bien cette histoire qui a largement inspiré la série à succès de J.J. Abrams. La différence est que l'avion de cette histoire ne transportait que des enfants et ce sont ces mêmes enfants qui vont s'organiser pour survivre sur cette île peu accueillante. Le fait d'utiliser uniquement des enfants est une excellente idée. Pris au piège d'un lieu hostile où les secours ne viennent pas, ils vont être obligés de décider sans adulte pour les guider. Leur instinct primitif et cruel revenant au galop tandis que leurs peurs les plus profondes (la nuit, le noir) sont extrêmes. La symbolique est longuement présente dans ce film où le bien et la mal sont les piliers; la loi du plus fort s'imposant petit à petit menant les plus faibles à l'oppression voire à l'errance. Ce film est très fort et analyse toute la cruauté de l'homme et de la civilisation (Battle Royale, dans un autre genre, est librement inspiré de ce roman). A noter qu'en hébreu, Belzébuth signifie "Seigneur des mouches". Tout un programme ...

lundi 18 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Déjà vu

Un acte terroriste dans la ville dévastée par Katrina ou tout ce qui hante l'Amérique en ce début de siècle condensé dans un long-métrage. Tel est le sujet de ce film de Tony Scott, habitué des films d'action esthétiques, dont le titre Déjà vu s'utilise aussi bien dans notre langue que dans celle de Shakespeare. Un flic (interprété par l'impeccable Denzel Washington) enquête sur l'explosion d'un ferry qui a tué des centaines de Marines et leur famille. Avançant avec efficacité sur cette enquête où même le FBI piétine, des 'outils' à la pointe de la technologie vont être mis à sa disposition pour trouver le coupable. Sans trop dévoiler toutes les surprises de ce film, il faut avouer que le style retour vers le futur peut faire peur au premier abord. Tony Scott réussit tout de même à nous faire avaler la pilule et à rendre son film agréable et assez crédible. Les questions sur : puis-je agir sur le futur ? ai-je en charge mon destin ? sont forcément des questions que l'on a tous envie de se poser et le fantasme du pouvoir suprême sur notre avenir (ou notre passé) est tout le sujet du film. Évidemment, c'est très gros; les explications scientifiques sont à dormir debout mais j'avoue être tombé dans le panneau. Un bon film d'action à la limite de la science-fiction, idéal pour un dimanche soir pantouflard.

jeudi 14 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Invictus

Invictus est le nouveau film de Clint Eastwood. Et quel film ! Débutant en février 1990, autrement dit à la sortie de prison de Nelson Mandela, Invictus raconte comment le nouveau président de l'Afrique du Sud s'est servi de l'équipe nationale de rugby jusque-là soutenue par les blancs (les Afrikaners) pour unifier les habitants d'un pays coupé en deux par 40 ans d'Apartheid. La Coupe du Monde tombe à point nommé en 1995. Malheureusement, les Springboks sont blancs (à une exception près) et surtout ils sont mauvais. Et pour atteindre cet objectif politique et humain que Mandela s'est fixé, ce dernier va insuffler à travers le capitaine de l'équipe François Pienaar (interprété par l'auto-bronzé Matt Damon) une motivation et un devoir qui mèneront les Bokke à la gloire. Evidemment, le sujet est beau. Il l'est d'autant plus, qu'il est véritable. Mais on ne peut pas reprocher à Clint Eastwood de savoir le raconter. Le choix des acteurs tout d'abord : Morgan Freeman trouve là le rôle de sa vie (rôle qu'il s'est d'ailleurs payé : il est producteur du film). Il a cette élégance et cette décontraction doublée d'une poigne de fer qui font les atouts si singuliers de ce personnage historique qu'est Mandela. Il est au centre du film, il en est le sujet principal. Et l'on imagine tous les films dans le film qui à eux seuls pourraient valoir plusieurs longs métrages : la vie en prison (voir Goodbye Bafana), la séparation avec sa famille, son travail acharné à travers le monde pour "offrir" son pays à l'investissement. Tout cela est extrêmenent intéressant et la naissance de cette nation trouve symboliquement son départ dans le sport. Mandela a compris avant tout le monde qu'un simple jeu pouvait changer la face de son pays. Mal compris au début par son entourage, il réussit pourtant le pari impossible. Et c'est en cela que l'histoire est belle. Bien-sûr le film est bourré de bons sentiments mais ils sont clairement assumés et de notre coté, on a envie de croire et de voir que les blancs d'Afrique du Sud ont su, à travers ces évènements, comprendre ce que vivaient leurs frères noirs des bidonvilles : la scène de la découverte d'un township par les joueurs est saisissante. D'ailleurs l'émotion est partout : même lors de la finale, dont on connait l'issue, on se surprend à se ronger les ongles; l'envie de voir les Springboks l'emporter étant plus forte que nos certitudes. Comme le hasard fait bien les choses, l'Afrique du Sud reçoit cette année la Coupe du Monde de football (le sport favori des noirs). A l'heure qu'il est, qui sait ce que Nelson Mandela, bien qu'il ne soit plus président depuis 1999, est en train de préparer pour continuer d'écrire l'histoire de la nation arc-en-ciel ...

>> Voir le mini-reportage sur Invictus

mardi 12 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... 40 ans, toujours puceau (The 40 year old virgin)

Voici l'American Pie des quadra. Ou plutôt une comédie sur les quadra pour les fans d'American Pie. Car comme vous pouvez vous en douter, ça ne vole pas haut dans 40 ans, toujours puceau. Andy, 40 ans donc, a un travail pépère dans un magasin de télé. Un soir, ses collègues découvrent qu'il n'a jamais eu de relations sexuelles et se mettent en tête de lui faire oublier coûte que coûte, de conseils tordus et sorties arrosées, 20 ans d'abstinence. Tout d'abord, les dialogues sont crus : c'est plutôt vulgaire et réellement bien assumés. Ensuite, les gags sont bien en-dessous de la ceinture mais comme on est dans une comédie américano-américaine, ils ne dévoilent jamais ce que la pudibonderie made in US rejette. D'ailleurs, ce film exprime toute cette ambiguïté bien connue chez nos cousins d'Amérique, à savoir l'extrême vulgarité avec laquelle ils peuvent traiter un sujet comme le sexe chez les hommes et les femmes tout en gardant en même temps cet esprit puritanisme. Autant le début du film prône le sexe à tout va, avec n'importe qui et n'importe comment du moment qu'il y a un string à claquer; autant la seconde partie fait l'apologie de l'abstinence comme si Judd Apatow (réalisateur) s'excusait de tout un pan de son film. Et cela est énervant même si certains gags font rire, il faut bien l'avouer mais tout cela n'a aucun intérêt. A noter que l'acteur principal Steve Carell est un comique très célèbre dans son pays et que ce film est inspiré de l'un de ses sketchs.

lundi 11 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Les trois jours du Condor (The three days of the Condor)

Sydney Pollack au top de sa forme ! Ce polar tourné à New-York juste après les évènement du Watergate met le doigt sur les dysfonctionnements de la CIA. Institution jusque-là respectée, elle est, à cette époque, décriée pour ses méthodes discutables dans le simple but de favoriser la prise du pouvoir des Etats-Unis sur le monde. Robert Redford y incarne le Condor, nom de code de cet agent 'planqué' de la CIA dont le travail consiste à lire tous les bouquins qui sortent dans le monde à la recherche de renseignements qui pourraient intéresser l'agence. Un jour, tous ses collègues sont assassinés alors qu'il est sorti un instant chercher le déjeuner. Livré à lui-même et ne pouvant faire confiance à personne, il va se battre pendant 3 jours pour faire tomber le masque de ce qui se trouve être un gigantesque complot. Le film est haletant et le suspense au rendez-vous. Pollack n'est jamais aussi bon que lorsqu'il s'attaque aux grandes institutions (l'entreprise dans La firme, l'ONU dans L'interprète). Et les grands acteurs de l'époque sont très efficaces : Redford, Faye Dunaway. Les trois jours du Condor est une belle réussite : on ne s'y ennuie jamais ce qui n'est pas le cas de beaucoup de films poltiques de l'époque.

dimanche 10 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Bright Star

Le nouveau film de Jane Campion, réalisatrice récompensée de La leçon de piano (palme d'or en 1993), raconte l'histoire d'amour entre une jeune anglaise de 18 ans et le poète John Keats en 1818. Tout d'abord insensible à sa poésie, Fanny (joliment interprétée par une actrice inconnue Abbie Cornish) va se rapprocher de l'artiste alors que celui-ci est en train de perdre son frère. Réunis autour des poèmes romantiques de Keats pour des leçons d'apprentissage, Fanny et John vont se découvrir et vivre un histoire d'amour passionnelle et subtile. Les points forts du film, tout d'abord, sont sa réalisation : c'est très beau à regarder, surtout les plans extérieurs où les couleurs de la nature ressortent avec un réelle intensité sans doute pour exprimer les sentiments des deux personnages. Ensuite, il faut avouer que cela fait du bien de voir un film où le rôle principal féminin n'est pas un simple faire-valoir subissant les lois d'une éducation trop stricte. Dans ce film, Fanny est respectée; ses sentiments le sont aussi, sa mère est compréhensive. Ce qui a pour effet de rendre l'idylle plus sérieuse. Mais il y a des points faibles : l'émotion qui devrait transpirer de ce romantisme bucolique est complétement absente. On reste à coté de ce film qui, durant ses 2h, nous offre que peu de clés pour comprendre comment naît l'histoire et comment elle subsiste aux obstacles. C'est d'un réel ennui. La beauté des images, la célébrité de sa réalisatrice et une présentation à Cannes ne suffisent pas à rendre ce film aussi incontournable que l'on peut le lire, assez unanimement, dans la presse. Jane Campion aime ses personnages mais, malheureusement, elle ne réussit pas à nous faire partager cet attachement.

vendredi 8 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Dr Folamour (Dr. Strangelove or : How I learned to stop worrying and love the bomb)

23 ans avant le très réaliste Full Metal Jacket (1987) où il livrait un pur film de guerre, Stanley Kubrick dénonçait déjà les ravages des institutions militaires et politiques des Etats-Unis. Dr Folamour dont le titre original "Comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe" atteste immédiatement du burlesque du film. En effet, Kubrick tourne en dérision tous les acteurs de la guerre froide (qu'ils appellent la guerre chaude dans le film) : du président des Etats-Unis à celui de la Russie en passant par un général paranoïaque ou le conseillé scientifique (Dr Folamour), ancien nazi dont le bras droit a bien du mal à rester tranquille. Ce 7ème film de Kubrick raconte comment un général américain prend la décision hative d'envoyer ses B-52 détruire la Russie. Convaincu de sa décision, rien ni personne ne pourra le faire changer d'avis et ceci allant même jusqu'à déclencher une guerre sur le propre sol des Etats-Unis. Dr Folamour est truffé de scènes mythiques comme ce soldat qui vient de faire de nombreuses victimes et qui hésite à tirer sur un distributeur de Coca-Cola. Le film dénonce les dangers des bombes H, l'imcompétence des militaires, les lois contradictoires des politiciens et tout ceci est abordé avec humour et dérision ... comme s'il ne restait plus que le rire face aux absurdités de ceux qui nous gouvernent et de ceux qui nous défendent. Enfin, les acteurs sont géniaux : à noter, la prestation de Peter Sellers (habitué des comédies loufoques) qui joue 3 rôles. Pour l'anecdote : initialement, le film devait sortir le 22 novembre 1963, jour de l'assassinat du président John F. Kennedy. Il fût repoussé à l'année suivante.

mardi 5 janvier 2010

Hier soir, j'ai vu ... Sweeney Todd (Sweeney Todd - The demon barber of Fleet Street)

Dans le Londres victorien, un barbier revenu du bagne après 15 ans d'emprisonnement, va célébrer sa vengeance envers ceux qui l'ont séparé de sa femme et de sa fille. En recevant l'aide d'un experte en tourte aux cafards (la viande étant trop rare et trop chère), il va mettre sur pied un plan diabolique pour que justice soit faite. Qui de mieux que Tim Burton pour raconter cette histoire sombre dans un Londres sale et moche ? Qui de mieux encore pour incarner ce diabolique barbier que Johnny Depp, acteur qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il tourne avec Burton ? Esthétiquement, le film est magnifique : ce Londres embrumé et âpre offre à Burton l'occasion de mettre au service de l'intrigue les délires graphiques dont il a le secret. Quant aux acteurs, Johnny Depp mis à part (qui est forcément génial), les seconds rôles sont tout aussi réussis : à commencer par l'excellent Sacha Baron Cohen (Borat) qu'il est surprenant de retrouver dans un tel film. Alan Rickman (Piège de cristal, Harry Potter), formé sur les scènes de théatre anglaises, est très convaincant. Enfin, on a du mal à imaginer quelle actrice pourrait bien remplacer Mme Burton alias Helena Bonham Carter dans les films de son mari tant elle a le look de l'emploi. Visuellement donc c'est parfait. Reste l'histoire qui présente tout de même quelques longueurs. La plupart des dialogues sont chantés (à voir en VO). Il faut bien avouer qu'à certains moments, ca énerve. Mais le film est d'une telle maitrise que ça force le respect. Un Burton un petit peu en dessous de la moyenne mais un très bon moment quand même.