lundi 28 décembre 2009

Hier soir, j'ai vu ... J'ai toujours rêvé d'être un gangster

L'affiche est belle, épurée, mystérieuse. Elle laisse entrevoir un film à mi-chemin entre la pureté et la violence. Peut-être l'histoire d'un enfant devenu gangster. Il n'en est rien. Ce petit film français (petit par le budget) de Samuel Benchetrit (Janis et John) surtout connu pour avoir été l'un des compagnons de Marie Trintignant est surtout très ennuyeux. S'inspirant de certains films de Tarantino dans le découpage de son film (5 chapitres au menu), il n'arrive pas à y insuffler ce coté noir et âpre mêlé de second degré qui font le succès du réalisateur américain. On est tout de même plus dans la comédie que dans le film de gangsters qui n'a de gangster que le titre. En effet, pour résumer, ce film dépeint la vie de personnages qui n'ont plus que le vol ou le crime pour s'en sortir : et cela, s'en être de véritables gangsters. L'épisode avec Bouli Lanners en kidnappeur au grand coeur est le plus réussi et le plus drôle. Anna Mouglalis et Edouard Baer s'en sortent bien aussi. Par contre, les épisodes avec Jean Rochefort et celui avec Bashung et Arno surtout sont très difficile à affronter tellement ils m'ont semblé vides, lents, endormants. D'ailleurs je n'ai pas réellement compris l'intérêt de l'histoire entre les deux chanteurs : faut-il comprendre qu'il y ait un gangster parmi eux ? lequel alors ? celui qui jadis a volé une chanson à l'autre ? ou l'autre qui vole les nouvelles créations du premier ? Bref. C'est lourd, sans intérêt et au final, très décevant.

mercredi 23 décembre 2009

Hier soir, j'ai vu ... L'échange (Changeling)

Magnifique film de Clint Eastwood, L'échange raconte le combat d'une femme pour retrouver son fils disparu. Après une louche enquête de police, un garçon que les forces de l'ordre prétendent être le fils disparu va être remis à la mère qui niera toujours que ce dernier est son enfant ... au risque d'être prise pour une folle. Inspiré de véritables faits, cette histoire serait restée un simple fait divers si Mister Eastwood n'était passé par là. Il confirme une fois de plus son art de raconter des histoires où le suspense monte en puissance dans la plus digne lignée des maîtres du genre. Il sait nous montrer sans exagération ni irréalisme le combat perdu d'avance et le piège dans lequel s'enfonce son personnage principal (convaincante Angelina Jolie) seule face au pouvoir en place bien décidé à redorer son image chancelante. L'injustice criante nous prend aux trippes et on ne voit pas d'issue de secours à ce cauchemar. C'est aussi l'occasion, dans ce film, d'aborder la condition féminine dans les années 20 alors que toutes les institutions sont régies par l'homme. Si vous n'avez pas vu L'échange, sorti juste avant Gran Torino et avant d'aller découvrir Invictus le 13 janvier, je vous conseille fortement ce pur moment de cinéma où selon moi, tout est réunis pour vous faire vibrer !

jeudi 17 décembre 2009

Hier soir, j'ai vu ... Une femme sous influence (A woman under the influence)

Mon premier film de John Cassavetes ! La réputation de ce metteur en scène m'était depuis longtemps connue. Grâce à Arte, mon attente de voir un jour un de ses films a pris fin. Mais malheureusement, c'est une découverte en demi-teinte. Une femme sous influence réunit Peter Falk (Columbo) et Gena Rowlands (femme de Cassavetes) dans un drame dont le sujet était sans doute tabou à l'époque (années 70); en tout cas peu expoité au cinéma. C'est donc avec un certain recul qu'il faut voir ce film sans quoi on risque de s'y ennuyer voire s'endormir (je l'ai vu en deux soirs...). Il raconte la vie d'un couple dont le femme Marie-Belle, mère très aimante, est une peu folle. Son mari l'aime comme elle est et tente de sauver les apparences. Tout pourrait bien se passer s'il n'y avait pas la famille, les amis qui on leur point de vue sur cette situation qui, pour certains, est inacceptable; Marie-Belle ne méritant que l'asile. Cassavetes filme une histoire d'amour. Mais les scènes de vie quotidienne, les repas avec les amis, les dialogues sont longs, semblent inutiles pour faire avancer l'histoire et finissent parfois par énerver tant on a du mal à entrer dans le film. Par contre, il est surprenant de se rendre compte, qu'à la fin du film, combien on s'est attaché aux personnages et à l'actrice principalement que Gena Rowlands interprète magnifiquement. En somme, je peux parier que ce film ne vous plaira pas mais la renommée de son réalisateur ne peut pas être jugée par un seul de ses films. L'avenir et d'autres films m'ouvriront peut-être les yeux... A suivre.

lundi 14 décembre 2009

Hier soir, j'ai vu ... My name is Joe

A Glasgow, Joe, 37 ans, au chômage et ex-alcoolique est en pleine reconstruction. Entraineur d'une petite équipe de foot, il ne vit que pour les matchs dominicaux. Cette équipe réunit les jeunes des quartiers défavorisés lesquels sont soutenus infailliblement par leur ami et père de subsitution Joe (magnifiquement interprété par Peter Mullan, prix d'interprétation masculine à Cannes en 1998). Parmi eux, le jeune Liam - jeune père de famille dont la copine est droguée et prostituée - va se retrouver mêlé aux trafiquants à qui il doit une lourde dette. Et Joe va de fait, s'en mêler aussi. Raconté comme cela, ce film de Ken Loach est un vrai mélodrame. Mais si vous connaissez un peu les films du célèbre cinéaste social, vous saurez aussi que ce film ne peut pas seulement raconter le coté sombre de la vie des rejetés de la société britannique. Ken Loach distille de l'espoir, par petites touches : le football est une première touche (voir aussi Looking for Eric), l'humour en est une autre, l'amour enfin complète le tableau. L'histoire naissante entre Joe et une assistance sociale est semée d'embuches : l'espoir est donc permis mais les vrais problèmes sont malgré tout présents : comment sortir au restaurant avec celle que l'on aime quand on n'a pas un rond. Il faut aussi voir ce film comme une critique voire une revendication contre le système Tatcher des années 80 qui a mis au banc de nombreuses personnes. Loach leur rend hommage et démontre toute l'humanité et la solidarité qui subsiste dans l'Angleterre de ceux qui n'ont rien. Vous l'aurez compris : ce film humaniste est beau, sensible, parfois violent mais toujours juste et d'une réalité qui fait forcément réfléchir. N'est-ce pas d'ailleurs l'objectif d'un film de Ken Loach ?

samedi 12 décembre 2009

Hier soir, j'ai vu ... Intolérable cruauté (Intolerable cruelty)

Jusqu'à Burn after reading en 2008, j'avais aimé tous les films des frères Coen dont un nouveau film est toujours une pépite à découvrir (mes préférés : Le grand saut, Barton Fink, Fargo, No country for old men). Malheureusement, la déception fut grande avec Burn... . Intolérable cruauté vient compléter cette courte liste des films ratés des Coen, selon moi. L'histoire : un avocat spécialiste des divorces (George Clooney) s'ennuie dans son métier. Tout va changer lorsqu'il va rencontrer la femme de l'un de ses clients qui se trouve être encore plus manipulatrice que lui. Après l'avoir déplumée de tous ses droits, l'avocat savoure sa victoire. Mais c'est sans compter l'esprit de revanche qui anime cette femme (Catherine Zeta-Jones) dont les plans vont dépasser tout ce que Clooney aurait pu imaginer. Attention : ce film est une comédie, un peu lourde, où Clooney en fait des tonnes. Zeta-Jones est plus subtile mais le scénario trop plat dessert les acteurs qui font du mieux qu'ils peuvent. Mais où est passé l'esprit satirique des frères Coen ? Où est ce petit quelques chose de choquant qui fait de leur cinéma, un des plus indépendants des 20 dernières années ? On rigole peu dans cette comédie potache, les rebondissements sont téléphonés et finalement on s'ennuie ferme. Un coup d'épée dans l'eau...

jeudi 10 décembre 2009

Hier soir, j'ai vu ... 99 francs

99 Francs est avant tout un best-seller, écrit par Frédéric Beigbeder et sans doute inspiré de sa propre expérience. Je n'ai pas lu le livre. Cependant, après que l'on m'ait souvent vanté cette expérience cinématographique, cousine éloignée de Las Vegas Parano, c'est avec un réel plaisir que j'ai pu enfin découvrir le film de Jan Kounen (Dobermann). En gros, le film raconte les dérives de notre société de consommation dans ce qu'elle peut avoir de plus cynique et de plus déshumanisant : la publicité et ceux qui la font. Jean Dujardin y incarne un talenteux publicitaire plutôt égocentrique, la renommée l'ayant rendu accro à la coke. Le film commence par le début ... de la fin. La prise de conscience tardive de la démesure de sa vie, une belle histoire d'amour trop vite gachée, vont mener Octave Parango (Dujardin) vers la libération de son esprit pris au piège de ce qui a fait sa gloire. On se marre beaucoup dans 99 francs (Dujardin et Quivrin y sont très drôles). La mise en scène est très aérée, les états d'âmes de nos drogués du boulot (au sens propre comme au figuré) passant facilement à l'animation un peu comme dans le précédent film de Kounen : Blueberry. C'est un peu en cela qu'il ressemble au film de Gilliam (Las Vegas Parano) notamment en montrant comment la drogue modifie la perception du monde et mène à la destruction. Si Beigbeder a vu et vécu tout ca, et bien on se demande comment il en est sorti.

mardi 8 décembre 2009

Hier soir, j'ai vu ... Millénium, le film (Män som hatar kvinnor)

Je ne pouvais pas passer à coté du film tiré d'un des plus célèbres romans de ces dernières années. Donc ca y est : je l'ai enfin vu ! Et je suis plutôt agréablement surpris. En général, ce type de film est souvent décevant comparé au roman, à quelques exceptions près (Harry Potter, Shining). Dans ce cas, le 1er tome des aventures de Mikael Blomkvist et de Lisbeth Salander écrit par Stieg Larsson est un très bon polar dont l'histoire est somme toute classique : le succès étant certainement dû au travail sur les personnages. Le roman (comme le film) raconte l'enquête d'un célèbre journaliste suédois pour retrouver le meurtrier d'une jeune femme morte 40 ans plus tôt. Aidé d'une pro de l'informatique, il va découvrir les secrets sombres d'une riche famille. Le film dure plus de 2h30 mais quand on a lu le roman, le temps passe vite : la curiosité de voir chaque passage mis en scène l'emportant sur le rythme de l'histoire. Le réalisateur a fait les bons choix de coupes ne laissant que l'essence même de ce qui rend cette histoire glaçante à souhait. Par exemple, la maîtresse de Mikael est inexistante, de plus, le coté coureur de jupon du héros a complètement disparu. D'un autre coté, les tendances nazies de certains personnages sont mises en avant tandis que la mise en place du personnage de Lisbeth reste insoutenable ... comme dans le roman. En conclusion, ce bon thriller ravira les connaisseurs comme les novices et ceci grâce en partie à la qualité des acteurs et notamment Noomi Rapace qui joue le rôle de Lisbeth et qui commence là une carrière qui, je pense, lui fera quitter sa Suède natale.

lundi 7 décembre 2009

Hier soir, j'ai vu ... Les infiltrés (The departed)

Remake du très intéressant film hongkongais Infernals Affairs sorti 4 ans plus tôt, Les infiltrés est une oeuvre magistrale. Ce film marque la 3ème collaboration entre Martin Scorcese et Leonardo DiCaprio. Coté nouveaux venus, Matt Damon et Jack Nicholson complètent l'affiche. Avec un réalisateur de cette trampe et des acteurs, sans doute les meilleurs de leur génération, on pouvait s'attendre à un grand film : mais le résultat est haut-delà de ça encore. Il raconte la lutte sans merci entre deux infiltrés - l'un de la pègre irlandaise infiltré dans la police de Boston (Matt Damon); l'autre, jeune flic infiltré des mois durant dans le clan du premier dont Jack Nicholson est le célèbre parrain. Chacun tentant coûte que coûte de découvrir le visage de l'autre. Coté suspense, Les infiltrés fait très fort et il sait mettre en valeur ses acteurs; chaque scène devenant anthologique. Martin Scorcese dont on connait largement la filmographie (Taxi driver, Les affranchis, Raging Bull) est au top de sa forme revisitant complètement l'oeuvre originale en lui apportant cette touche americano-irlandaise et ces histoires de gangsters qui lui sont propres. Oscar du meilleur film , celui du meilleur réalisateur, c'est une sorte de couronnement de carrière, de celles qui ne connaissent pas de faux-pas. Espérons que Shutter Island (qui sortira en mars 2010, avec toujours DiCaprio) sera aussi convaincant. On en salive d'avance !

La bande-annonce en VO :

Hier soir, j'ai vu ... Arthur et la vengeance de Maltazar

Au voleur ! Pas Maltazar, ni Arthur, non ! Luc Besson. Le 2nd film tiré des aventures d'Arthur et Les Minimoys écrit par Luc Besson est une gigantesque arnaque.
Le 1er numéro était une joli film où se mêlaient prises de vue réelles et animations, où les personnages étaient subtiles et le scénario bien écrit, avec un minimum de suspense. La vengeance de Maltazar n'est ni plus ni moins qu'un film de fainéant pour répondre à l'attente des fans et remplir le porte-monnaie d'Europa Corp. (société de production de Besson). Problème : les fans ne sont pas contents. Le scénario est une coquille vide : le jour est venu pour Arthur de retrouver ses amis et surtout Sélénia. Mais quand il reçoit un grain de riz-SOS, Arthur - pensant que son peuple ami est menacé - va tout faire pour retrouver l'émetteur du SOS. Malheureusement, ce film de 1h20 ne possède pas une once de suspense préférant passé du temps à suivre les parents idiots d'Arthur ou à délivrer une pub McDo entre deux messages écolo. On est loin du premier épisode et le pire c'est que les quelques minutes qu'Arthur passe avec les minimoys (les 3/4 du film se passant dans la maison des grands-parents) se terminent en noeud de boudin : car au lieu d'avoir le classique "FIN", un honteux "A suivre" s'affiche sur l'écran de cinéma nous laissant là, comme des idiots avec le sentiment d'avoir dépensé 13 euros pour s'acheter... 2 euros.