Volver sorti en 2006 est un film du célèbre et talentueux réalisateur espagnol Pedro Almodovar (Talons aiguilles, Parle avec elle) et sans doute l'un des plus accessibles. En effet, Almodovar surprend avec ce film où se mêlent, certes, ses sujets favoris (la mort, la famille, les femmes, l'inceste) mais tout cela raconté d'une manière inhabituelle, sur fond de suspense, la recherche de la vérité étant le thème principal. Volver (Revenir en français) raconte l'histoire de Raimunda (Pénélope Cruz) alors que celle-ci vient de perdre coup sur coup une tante et son compagnon. Chamboulée, tout comme sa soeur Sole, Raimunda va découvrir peu à peu, avec l'aide d'une revenante, la vérité sur ses parents morts quelques années auparavant. On le sent, Pedro Almodovar est dans son sujet de prédilection : la famille. Une grande partie du film est d'ailleurs inspirée de son enfance; des prises de vue étant même faites dans son village natal. Almodovar parle des femmes, et de la mère surtout, comme personne. La tradition familiale très forte en Espagne est le moteur de ce film évoluant entre l'étrange et la réalité. On se laisse prendre au jeu minéral de Pénélope Cruz : elle crève l'écran. Et comme dans beaucoup d'autres films d'Almodovar, la vérité n'est jamais toute rose; elle est plutôt sombre et toujours dérangeante. Volver ou la manière bien à lui de traiter les sujets graves et tabous d'une société qui enfouit trop souvent dans la tradition, les souffrances de chacun.
mardi 15 juin 2010
Hier soir, j'ai vu ... Volver
Volver sorti en 2006 est un film du célèbre et talentueux réalisateur espagnol Pedro Almodovar (Talons aiguilles, Parle avec elle) et sans doute l'un des plus accessibles. En effet, Almodovar surprend avec ce film où se mêlent, certes, ses sujets favoris (la mort, la famille, les femmes, l'inceste) mais tout cela raconté d'une manière inhabituelle, sur fond de suspense, la recherche de la vérité étant le thème principal. Volver (Revenir en français) raconte l'histoire de Raimunda (Pénélope Cruz) alors que celle-ci vient de perdre coup sur coup une tante et son compagnon. Chamboulée, tout comme sa soeur Sole, Raimunda va découvrir peu à peu, avec l'aide d'une revenante, la vérité sur ses parents morts quelques années auparavant. On le sent, Pedro Almodovar est dans son sujet de prédilection : la famille. Une grande partie du film est d'ailleurs inspirée de son enfance; des prises de vue étant même faites dans son village natal. Almodovar parle des femmes, et de la mère surtout, comme personne. La tradition familiale très forte en Espagne est le moteur de ce film évoluant entre l'étrange et la réalité. On se laisse prendre au jeu minéral de Pénélope Cruz : elle crève l'écran. Et comme dans beaucoup d'autres films d'Almodovar, la vérité n'est jamais toute rose; elle est plutôt sombre et toujours dérangeante. Volver ou la manière bien à lui de traiter les sujets graves et tabous d'une société qui enfouit trop souvent dans la tradition, les souffrances de chacun.
lundi 14 juin 2010
Hier soir, j'ai vu ... Sex Crimes (Wild Things)
Conseiller pédagogique dans un lycée de Floride, Sam Lombardo (Matt Dillon) est accusé du viol de l'une des lycéennes (interprétée par la sexy Denise Richards). Cette accusation est immédiatement suivie d'une similaire de la part d'une autre jeune fille (Neve Campbell). Lors du procès, Sam Lombardo est vite innocenté; les deux filles ayant finalement menti. Sam Lombardo touche alors le gros lot... Bien que ce début semble assez classique, la suite en fait l'unique originalité de ce film toujours à la limite de la série B. En effet, si vous aimez les films à "tiroirs" c'est-à-dire ceux nous baladent d'une conclusion à une autre sans jamais nous dévoiler la vérité jusqu'à l'ultime minute, vous allez être servi. Me concernant, je trouve ça un peu énervant; le film n'ayant jamais l'air de se terminer. Du coup, les scènes de violence sont toutes suggestives : les criminels ne seront connus qu'à la fin. Néanmoins, pour faire patienter le spectateur, les scènes de charme et de sexe sont bien présentes : il faut bien qu'il en ait pour son argent.
jeudi 10 juin 2010
Hier soir, j'ai vu ... Ca commence aujourd'hui
Il est des films que tout le monde devrait voir. Il est des réalisateurs (ici Bertrand Tavernier, L.627) dont l'engagement politique explose les limites de l'art cinématographique. Il est des instituteurs voués à leur métier; métier qui ne résume plus à "simplement" enseigner et à se faire écouter mais à écouter ceux qui survivent. Daniel Lefebvre (Philippe Torreton) l'a bien compris : directeur de l'école communale, près de Valenciennes (le nord avec ses terrils, son taux de chômage au-dessus de la moyenne, sa pauvreté et son manque de moyens), il est sur tous les fronts. Passionné par son métier, il se bat quotidiennement à améliorer la vie des enfants et de leurs parents; ces derniers ayant sans doute davantage besoin d'attention que leurs progénitures. C'est dans un contexte peu séduisant, où les alcooliques côtoient les parents violents, où les plus pauvres vivent sans électricité quand les plus abattus n'ont plus la force de se lever, que l'école semble être le dernier espoir. Tourné en 1998, ce film est, toujours en 2010, d'une extrême et malheureuse pertinence. Le manque de moyen accordé à l'Oeuvre sociale démontre mathématiquement les désastres sur les populations les plus démunies, le cercle vicieux n'étant jamais loin. Malheureusement, il n'y a pas de magie. Même les personnes les plus vertueuses ne peuvent pas régler tous les problèmes : un moment d'inattention, et le drame arrive. L'acceptation de l'échec est une torture pour cet instituteur; mais l'espoir de voir d'autres vies s'en sortir est plus fort. Il est des films que tout le monde devrait voir : Ca commence aujourd'hui est de ces films, soit un film obligatoire.