vendredi 26 février 2010

Hier soir, j'ai vu ... Shutter island

Exercice périlleux qu'est celui de parler du dernier film de Martin Scorcese sans en dévoiler l'intrigue. Le pitch en quelques mots : le Marshal Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) est envoyé sur une île - hôpital psychiatrique pour fous dangereux - pour enquêter sur la disparition d'une femme. Le plus mystérieux est que, selon le docteur en chef (Ben Kingsley), elle s'est littéralement envolée alors que sa chambre était fermée et surveillée. Malgré les explications de l'équipe soignante, Daniels va commencer par mettre en doute leurs dires jusqu'à les accuser des pires atrocités. La qualité de ce film est avant tout de mettre en place un climat d'angoisse dès les premières images, dès les premières notes de musique qui font immédiatement penser à celles des Nerfs à vifs du même Scorcese. On est immédiatement dans le bain. Les personnages plus énigmatiques les uns que les autres vont donner du fil à retordre au Marshal magnifiquement interprété par un Leonardo DiCaprio au top de son art : si sa collaboration avec Scorcese doit porter ses fruits, elle atteint là une maturité et une force d'expérience à couper le souffle. Ce rôle, pas vraiment simple, est un vrai engagement pour un acteur qui malmène de plus en plus son image de gendre idéale acquise avec Titanic. Les seconds rôles que son Ben Kingsley (Gandhi), Mark Ruffalo (Zodiac) ou Max Von Sydow (L'exorciste) sont excellents et participent, à leur façon, au malaise ambiant qui transpire durant les 2h15 que dure le film. En effet, certaines images sont insoutenables mais l'esthétique et le contexte en font des tableaux, certes sombres, mais se rapprochant le plus souvent de nos cauchemars les plus noirs. Coté intrigue, le film est tiré du roman à succès de l'écrivain Dennis Lehane (Mystic River) : sans être tout à fait original (on a vite fait de faire des pronostiques qui s'avèrent être les bons), Shutter island a le mérite de confirmer le talent de Martin Scorcese pour le film de genre, le thriller paranoïaque, lui qui nous a habitué, avec succès, aux meilleurs films de mafia (Les Affranchis, Casino). Un film qui fait parler, qui pose question et qui dérange : on en ressort pas tout à fait reposé !

La bande-annonce :

jeudi 25 février 2010

Hier soir, j'ai vu ... Le passager

A la manière d'un Ozon, Le passager d'Eric Caravaca - qui tient aussi le premier rôle - est un petit bijou intimiste et froid. Le genre de film qui offre la sensation d'être le témoin privilégié d'une histoire particulière, voire secrète. Thomas (Eric Caravaca) retourne sur le lieu de son enfance, chercher le corps de son frère qui vient de se donner la mort. A la fois hanté par ses quelques souvenirs et accueilli par les personnages bien vivants qui faisaient partis de la vie de son frère, Thomas va essayer de comprendre pourquoi son aîné a mis fin à ses jours. Sans trop dévoiler de ce film où le passé joue un rôle important dans l'histoire, il est intéressant d'essayer de comprendre, petit à petit, quel est ce souvenir que Thomas tente de se rappeler. Il semble que ce (seul) souvenir soit, pour lui, ce qui l'oppose le plus à son frère mort; la rancœur étant bien palpable. Les acteurs sont magnifiques. A commencer par Caravaca qui joue, tout en retenue, un homme qui cherche des réponses, qui cherche à comprendre à travers l'ancienne amante de son frère (Julie Depardieu) et surtout à travers ce jeune ado, blessé par cet homme qu'il admirait tant, parti un jour sans laisser de trace. Vincent Rottiers est étincelant et il ne serait pas surprenant que ce jeune espoir décroche cette année le César si convoité pour son rôle dans Je suis heureux que ma mère soit vivante.

mercredi 10 février 2010

Hier soir, j'ai vu ... Mes amis, mes amours

Parce qu'il a été un roman à succès du prolifique Marc Lévy, Mes amis, mes amours est adapté au cinéma par sa soeur Lorraine Levy. Mais un bon bouquin(en tout cas, un bouquin qui marche car reste à prouver que le bouquin est bon) ne fait pas forcément un bon film. La preuve avec cette histoire incroyable, dans le sens 'pas réaliste'. Deux vieux copains, tous les deux divorcés et ayant chacun la garde de leur enfant respectif, décident, pour vaincre la solitude, de s'installer ensemble dans un quartier français de Londres. Les histoires d'amour de l'un commençant à déranger la tranquilité de l'autre, les quiproquos et les engueulades ne vont pas tarder. Vincent Lindon parait curieusement à coté de la plaque dans ce film à l'eau de rose. Pascal Elbé tire un peu mieux son épingle du jeu en dandy français, maniaque de l'éponge. Mais tout cela reste gros, pas drôle et ce n'est pas la présence de Florence Foresti qui arrange les choses. Virginie Ledoyen est la plus subtile et reste le personnage qui fait passer le plus d'émotion : les autres se contentant d'être là, en attendant le cachet ?

lundi 8 février 2010

Hier soir, j'ai vu ... Mauvaise foi

Tout va bien dans ce jeune couple jusqu'au jour où Clara (Cécile de France) tombe enceinte. Confrontés aux préjugés de leurs parents juifs et musulmans, Clara et Ismaël (Roschdy Zem, aussi réalisateur de ce film) vont devoir surmonter les clivages religieux et communautaires. Mais en se heurtant à leur propre éducation et leur propre culture, ils vont se rendent soudain compte que leur couple est remis en question. Ce film qui traite de l'ouverture sur la différence mais aussi sur la découverte de ses racines au moment où l'âge adulte et les responsabilités nous tombent dessus, brille surtout par ses interprètes Cécile de France et Roschdy Zem qui réalise là son premier long métrage. Ce film reste avant tout une comédie qui se termine bien, bien que la fin, justement, soit un peu baclée.

lundi 1 février 2010

Hier soir, j'ai vu ... Polly et moi (Along came Polly)

Le Moi de Mon beau-père et moi et de Mes parents, mon beau-père et moi revient avec une nouvelle comédie. Il s'agit de Ben Stiller accompagnée ici de Jennifer Aniston dans le rôle titre. On connait tous le genre d'humour des films de Stiller : après, on aime ou pas. Ce film qui raconte l'improbable histoire d'amour entre un homme bien rangé, sans aucune originalité venant de se faire plaquer pendant sa nuit de noce et une bab' anti-mariage, emprunte tous les codes du style Stiller (Mary à tout prix) : désillusions des premières rencontres, intrusion des parents, humiliations rectales et mauvais traitements des animaux ! J'avoue qu'on rit beaucoup dans ce film à condition d'avoir une bonne dose de recul et de second degré face à cet humour pipi-caca peu enclin à crédibiliser un début d'histoire d'amour. Les comédies avec Jennifer Aniston (Bruce tout-puissant, La rupture) sont très inégales et celle-ci serait plutôt sur le haut du paquet. Mais ici, la vraie vedette c'est Ben Stiller où tout ici est sa (dé)mesure. Des seconds rôles réussis viennent compléter le casting : Philip Seymour Hoffman (Truman Capote) en star d'un jour alcoolique ou Hank Azaria (Heat, Les Simpson) en prof de plongée italien. De la pure comédie américaine à la gloire de son comédien principal.